Vous vous sentez fatiguée ? Il faut peut-être revoir votre qualité de sommeil. Après quelques changements d’habitude et de mode de vie, vous passerez à nouveau de bonnes nuits.
Publiée en mars 2012, une étude épidémiologique menée entre 2007 et 2010 par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) sur le sommeil des Français met en évidence que le nombre moyen d’heures de sommeil de nuit en semaine est de 7H00. Soit 2 h de moins qu’au début du siècle. Le week-end, nous gagnons un peu moins d'une heure (nombre moyen d’heures de sommeil de nuit le week-end : 7H50). Près de 55 % des personnes interrogées considéraient manquer de sommeil contre 38 % en 2004. Insomnie, syndrome d’apnées du sommeil, syndrome des jambes sans repos, hypersomnie… un Français sur trois, soit près de 20 millions de personnes, disaient souffrir d’un trouble du sommeil. Mais seuls 23 % ont été pris en charge. Certes, l’accélération du mode de vie lié aux contraintes sociales, à l’environnement urbain et les habitudes de vie ne permet pas des conditions favorables pour récupérer avec un repos de qualité.D’après le Ministère de la Santé et des Solidarités, « l’écart entre les besoins réels de sommeil et le temps qui lui est effectivement consacré a tendance à se creuser. En France, nous ne disposons pas suffisamment d’informations sur le sommeil, sur ses fonctions, ses bienfaits et les conditions à réunir pour satisfaire ce besoin ».
Les problèmes de sommeil
Le sommeil est ainsi vécu comme « une perte de temps » plutôt qu’une étape nécessaire à la qualité de vie physique, psychique et sociale. « Certains signes témoignent d’une fatigue due à une mauvaise qualité de sommeil : le fait d’avoir du mal à s’endormir, de se réveiller plusieurs fois dans la nuit, de se lever très tôt, d’avoir un sentiment de pas être reposé et en forme, d’avoir des difficultés de concentration, de l’humeur, des troubles de la mémoire… En général, vous avez l’impression de ne pas avoir récupéré », indique le Docteur Jean-Pierre Giordanella, auteur d’un rapport sur le thème du sommeil pour le Ministère de la santé en 2006. Il ne faut pas non plus oublier qu’on évalue à près de 20 % le nombre des accidents de la route dus à une somnolence diurne excessive. « Dormir moins de 6 heures par 24 heures conduit à altérer notre forme physique et à amoindrir toutes nos performances, études scientifiques à l’appui ! (Source : InVS) »Les effets du sommeil au volant sont particulièrement dangereux. Les chiffres du Ministère de la Santé et des Solidarités parlent d’eux-mêmes. « Conduire avec 17 h de veille a les mêmes effets sur la conduite que 0,5 g d’alcool. Conduire avec 24 heures de veille a les mêmes effets qu’un gramme d’alcool dans le sang. La somnolence multiplie le risque d’accidents par huit ». Et chez les plus jeunes, le manque de sommeil peut générer des difficultés scolaires et d’absentéisme.
Privés de sommeil, nous sommes enclins à des troubles dont la prise de poids et le risque de voir apparaître un diabète, de la fatigue musculaire ou encore une moindre immunité face aux microbes. Mais les répercussions d’un manque de sommeil sont également intellectuelles : déficit de l’attention, troubles de la mémoire et augmentation du stress et de l’anxiété.
Une prise en charge multidisciplinaire
En cas de problème, il faut consulter votre médecin traitant. Les troubles du sommeil persistants peuvent développer ou aggraver certaines pathologies comme des complications cardio-vasculaires (hypertension artérielle), psychiatriques, neurologiques, respiratoires. De plus, il existe un lien désormais prouvé entre obésité et troubles du sommeil. Selon le Ministère de la Santé et des Solidarités, « divers travaux épidémiologiques et physiopathologiques ont confirmé l’impact chronique de la durée de sommeil sur la sécrétion de la leptine (hormone impliquée dans la régulation de la prise alimentaire et de la balance énergétique), et donc sur l’obésité, la résistance à l’insuline et la survenue d’un diabète ». La prise en charge du sommeil est multidisciplinaire. Les troubles du sommeil couvrant à la fois des pathologies spécifiques et des pathologies d’impact, ils intéressent diverses spécialités (neurologie, cardiologie, pneumologie, ORL, pédiatrie, psychiatrie, endocrinologie…). En France, il existe plus de 120 centres du sommeil.