S.M. : Comment se sont passés vos premiers pas chez M6 en 2003, notamment les primes ?
V.E. : Je m’étais faite une image du milieu de la télévision parisien comme tout à fait inaccessible, un cercle fermé. Et tout d’un coup, on m’a alors parlé de la présentation d’un prime time. J’étais sidérée que l’on puisse me faire confiance. C’était tellement surréaliste, mais je n’ai pas eu peur. Je me suis dit qu’il fallait répondre à cette demande. Je devais donc être à la hauteur. J’ai depuis rencontré des personnes charmantes. Le fait que je sois belge ne pose pas de problème. Dans mon pays, tout le monde me demande si je vais bien, si on ne se moque pas de mon accent en France. Finalement, je trouve que j’ai eu un bon accueil.
S.M. : Quelles sont vos émissions de prédilection par rapport à celles que vous avez animées et pourquoi ?
V.E. : J’aime plusieurs émissions et j’adore les concepts différents. Leur point commun : le divertissement grand public. J’ai l’impression qu’il est légitime que je continue à faire du divertissement. Car cela m’intéresse. Il serait beaucoup moins logique pour moi d’animer un débat politique. Je trouve plutôt agréable de préparer une sorte de grande fête et d’en être la maîtresse de cérémonie. En plus, j’ai un vrai intérêt pour ce qui se fait et se créé.
S.M. : Comment les préparez-vous avec l’équipe ?
V.E. : Cela dépend des émissions. En ce qui me concerne, je fournissais moins de travail personnel dans toutes les émissions de bêtisier que j’ai faites l’année dernière. Parce qu’il s’agissait d’une recherche d’images. Or, je n’ai pas une culture télévisuelle très développée. Je participais donc très peu à l’élaboration de certaines émissions, mise à part la préparation des lancements, de ce que j’allais raconter au public et la façon dont j’allais le présenter. Par contre, lorsque qu’une émission reçoit des gens, le travail est de s’intéresser à ce qu’ils ont fait, à leur carrière, aux histoires qu’ils ont à raconter et à leur vécu. Il faut aussi se demander comment on les a déjà interviewés et comment je vais aller à leur rencontre. Il s’agit aussi d’échanger des idées sur un sujet ou sur une présentation avec un autre intervenant. C’est passionnant de s’activer autour d’une feuille blanche avec une équipe et de rendre des idées concrètes.
S.M. : Comment expliquez-vous votre succès ?
V.E. : Il s’agit d’un concours de circonstances. Je crois vraiment que la chance est une question de travail et d’opportunité. C’est ce qu’il s’est passé pour moi. Si j’étais arrivée six mois avant ou après, je ne suis pas sûre que j’aurais eu le contrat que j’ai actuellement sur M6 en présentant des émissions à 20h50. Mais je travaille toujours dans la même direction, ce qui est un avantage et même un atout parce qu’on apprend, on se connaît mieux soi-même et on connaît davantage le média. Si je n’avais pas fait sept ans de télévision auparavant en Belgique, je pense que cela n’aurait pas fonctionné non plus. Il y a donc vraiment une expérience nécessaire. Après, il y a la chance d’être à l’écoute de ces opportunités et d’avoir su les saisir. Quant au fait de plaire au public ou pas, je crois qu’il y a aussi de nombreuses animatrices peut-être moins connues parce qu’elles font des émissions moins visibles mais qui ont également beaucoup de talent. Il faut aussi avoir le vecteur qui permet d’être vu et apprécié.