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Prévenir l'obésité des jeunes, c'est possible !

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Le rôle de la prise en charge psychologique

L’obésité connaît des causes plurifactorielles qui peuvent être liées à la génétique, à la sédentarité, aux mauvaises habitudes alimentaires. Lorsqu’elle résulte de mauvaises habitudes alimentaires familiales, le suivi diététique peut-être suffisant, même si la prise en charge psychologique de l’enfant est toujours utile pour l’aider à désamorcer sa souffrance et le sentiment de culpabilité qui l’envahit, et à reconstruire une image positive de lui-même. « Lorsqu’il n’y a pas de problème médical dépisté et que l’enfant, à un moment ou à un autre de son développement, a ressenti une difficulté et a donc changé son comportement alimentaire en se réfugiant dans la nourriture, la raison de l’obésité relève alors du psychologique. S’il existe des troubles sévères du comportement alimentaire, je préconise un soutien psychologique ou psychothérapeutique car il n’est pas possible de demander à un enfant de maigrir sans ce soutien. Lorsque le symptôme exprime probablement une souffrance qui ne peut pas s’exprimer autrement, je crois qu’il est inutile de parler de régime s’il n’y a pas un accompagnement psychologique de l’enfant », tient à préciser Costantine La Malfa, psychologue clinicienne en pédiatrie au CHU de Clermont-Ferrand. En effet, si la composante psychologique n’est pas résolue, l’enfant peut ne pas perdre de poids. « Au cours d’une première consultation, j’essaie d’analyser la demande, à savoir qui demande quoi, la place de l’enfant dans la famille, le déclenchement de sa prise de poids », rajoute la psychologue. Existe-t-il  un profil psychologique type de l’enfant obèse ? Non, pas vraiment, même si l’enfant obèse est la plupart du temps malheureux, anxieux et vulnérable et qu’il ressent un sentiment de dévalorisation et une grande culpabilité, devant faire face à un entourage qui lui rappelle en permanence qu’il est gros et qu’il n’a pas de volonté. Lorsqu’il arrive à se confier, très vite il s’éloigne du poids des kilos. Le temps des séances est variable car chaque enfant est différent. Comme l’explique Costantine La Malfa, l’enfant est un sujet unique qui a une histoire personnelle. Aucun suivi ne ressemble à un autre et il existe une multitude de façons de communiquer avec lui.
Quant aux résultats sur la perte de poids, ils sont très variables. Ils dépendent de la motivation et de la mobilisation de l’enfant et de la famille. « Il est vrai que les premiers kilos partent avec les premières séances. La transformation de l’enfant est visible. Les filles sont plus coquettes, échangent les pantalons et les pulls longs contre des jupes un peu plus courtes. Mais il peut y avoir des rechutes pendant le suivi. Il faut alors revoir certaines bases avec la diététicienne. Mais, oui, il y a toute une façon d’être qui peut changer ».