728 x 90

Prévenir l'obésité des jeunes, c'est possible !

img

Sur la question de l’alimentation

L’alimentation de l’enfant est souvent calquée sur celle de son entourage. Il suffit de mettre en évidence les erreurs alimentaires et de les corriger progressivement avec la famille. Le travail de la diététicienne prend alors tout son sens et consiste alors à rééquilibrer l’alimentation de l’enfant. « Nous travaillons tout d’abord sur le nombre de repas - c’est-à-dire trois repas par jour et éventuellement un goûter -, la durée, les horaires et sur l’équilibre de chacun d’eux. Pour remplacer les mauvaises habitudes par les bonnes, certaines astuces pratiques peuvent être mises en place. « Par exemple, pour essayer de faire manger les légumes verts, on peut lister avec l’enfant ceux qu’il aime. Ensemble, nous essayons de rajouter un légume dans le menu, de l’intégrer dans des préparations types flans, béchamels, des recettes variées. Un légume qui entre dans une composition est toujours plus facile à consommer, explique la diététicienne. S’il ne prend pas de petit déjeuner, on réintroduit ce repas au fur et à mesure, s’il ne mange que des féculents, nous allons travailler sur l’apport des légumes. S’il grignote, nous allons essayer de savoir si ces grignotages s’assimilent à une vraie faim, à un ennui, une habitude. Si l’enfant mange des gâteaux, nous allons faire en sorte de lui laisser le gâteau deux fois par semaine et de l’inciter, le reste de la semaine, à consommer des laitages ou une tranche de pain avec un carré de chocolat, par exemple. Progressivement, nous tentons d’enlever la prise du gâteau et de le remplacer par un autre aliment, ou de supprimer complètement le goûter ».
Le suivi diététique d’un enfant, c’est aussi lui faire comprendre qu’il a le temps, qu’il vaut mieux changer lentement ses habitudes afin d’obtenir des résultats sur le long terme plutôt que de vouloir aller trop vite et de reprendre du poids par la suite. Il arrive, parfois, que la perte de poids ne s’opère pas tout de suite. Dans ce cas, l’enfant ne doit pas être brusqué. « Il ne s’agit pas d’imposer un régime alimentaire strict, mais d’un travail en commun entre l’enfant et le diététicien, tient à préciser Martine Freydefont. Et si l’enfant présente des compulsions alimentaires qui comblent un manque, il est possible de collaborer avec le psychologue qui suit également l’enfant. Nous essayons de travailler la notion de faim avec l’enfant, afin de savoir si  cette faim correspond à un besoin, à une attitude qui le rassure. Je peux lui demander de se regarder manger devant une glace pour voir comment il se comporte par rapport à l’alimentation. Je peux aussi lui conseiller de faire un tour dehors ou de bouger plutôt que de grignoter, afin qu’il ne reste pas dans un système où il va se réfugier dans la nourriture ».
La prise en charge diététique d’un enfant obèse reste donc primordiale. A noter toutefois que si le problème est dû à une méconnaissance de l’alimentation ou à un laisser-aller et que la famille est sensibilisée à l’équilibre alimentaire, les résultats seront meilleurs que si le problème est plus profond, d’ordre psychologique. « Dans ce cas, la prise en charge psychologique est tout aussi importante qu’un suivi diététique afin de mieux cerner les causes de l’obésité, d’aider l’enfant à sortir de sa souffrance, de l’écouter, le conseiller et de le décomplexer », conclut notre intervenante.