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La sédentarité nous tue !

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Quant au travail, ferait-il grossir ? On peut se poser la question. Béatrice, jeune chef d’entreprise, pratique le jogging une heure, deux fois par semaine. « Le reste du temps, je le passe scotchée devant mon ordinateur ou coincée dans des réunions interminables. Résultat, je me sens gonflée, je pris pas mal de poids et j’ai l’impression de ne plus pouvoir évacuer mon stress. » Certains chercheurs l’affirment. Le travail statique qui force des milliers de salariés à rester en position assise du matin au soir pourrait expliquer la croissance des cas d’obésité depuis 30 ans  et les bienfaits de l’activité physique semblent s’annuler en raison de la sédentarité  au travail. Et le soir devant la télé, la situation n’est guère mieux. On sait qu’il existe une relation directe entre le nombre d’heures passées devant la télévision, la diminution de l’espérance de vie et l’obésité.
 
Il n’est pas rare que Pascaline passe près de trois heures dans sa voiture pour rentrer chez elle. Trois heures ininterrompues, ce seuil correspond à la définition que l’on fait de la sédentarité. « J’ai voulu faire coïncider vie à la campagne et épanouissement professionnelle. En plus des embouteillages réguliers, je dois subir maintenant des travaux de contournement. Conséquence : ma vie est devenue un enfer. Les enfants, mon mari et moi-même, tout le monde en souffre. Physiquement, je suis lessivée. Au boulot, je n’arrive plus à me concentrer. Je vais chercher quelque chose près de chez moi. »
Pascaline a raison de s’alerter. Ce mode de vie favorise, certes l’obésité, mais  contribue au développement des facteurs de risques cardiovasculaires comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’élévation du cholestérol avec risque d’accident cardiovasculaire. La sédentarité favorise aussi le développement de nombreux cancers, de la maladie d’Alzheimer, des troubles musculo-squelettiques si handicapants au travail. Aie, n’en jetez plus et pourtant cette liste n’est pas exhaustive !
Voyons plus en détail, les conséquences de la sédentarité sur notre état physique. Premièrement, elle limite la fonction endothéliale, ce qui a pour effet d’augmenter le travail cardiaque avec des conséquences fâcheuses comme l’insuffisance cardiaque qui provoque l’accumulation de cholestérol oxydé, cause de l’hypertension artérielle ou l’athérosclérose, à la base de la maladie artérielle. Première cause de mortalité dans nos sociétés, elle provoque l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral (AVC), l’insuffisance artérielle des membres.
 
L’activité physique a aussi une influence majeure sur le métabolisme du cholestérol et du glucose. Ce sont eux qui transportent les calories. En absence d’activité physique, le tissu gras devient un poids mort. Le pré diabète, provoqué par le déséquilibre entre calories consommées et dépensées, en est une conséquence. Le diabète adulte devient fréquent  sur une population d’adolescents obèses.« Il existe une relation directe entre le nombre d’heures passées devant la télévision, et l’obésité. » L’oxydation (dégradation) du cholestérol est beaucoup plus marquée. Le HDL « bon » cholestérol diminue.
L’activité physique est également indispensable pour maintenir en bon état de fonctionnement le système locomoteur : équilibre, tendons, muscles, ligaments, cartilages.  A ce niveau, les conséquences de la sédentarité sont : la fragilisation, l’ostéoporose précoce, l’arthrose, les douleurs lombaires, cervicales.  Par ex : la fracture du col du fémur chez la population âgée est deux fois plus fréquente chez les sédentaires (mortalité 50% en deux ans !).
 
Les études se multiplient pour dénoncer les dangers de la sédentarité. Pour preuve, une récente étude australienne démontrant chiffres à l’appui à quel point rester assis, tue. Ses conclusions étaient sans appel : : les personnes assises plus de onze heures par jour connaissent environ 40% de décès supplémentaires par rapport à celles qui sont assises moins de quatre heures. Le problème, c’est que notre corps est fait pour bouger, pas pour rester assis. Lorsque nos muscles, en particulier certains muscles des jambes, sont immobiles, la circulation ralentit. Donc, on utilise moins de sucre de notre sang et on brûle moins de graisses, ce qui augmente notre risque de maladie cardiaque et de diabète. Des liens ont été établis entre la position assise prolongée et cancer du sein et du côlon.
 
Nous qui passons des heures devant notre écran, nous devons aussi surveiller notre tour de taille. Un fort tour de taille peut avoir des conséquences catastrophiques sur la santé, même si l’indice de masse corporelle (IMC) est normal, indiquent les spécialistes de la santé. Là- aussi, encore un constat alarmant. Les hommes et les femmes qui peinent à boucler leur pantalon sont ainsi plus susceptibles de mourir jeunes ou de succomber à la maladie cardiaque, au cancer ou à des problèmes respiratoires — même en ajustant l’analyse pour tenir compte de facteurs comme l’IMC (l’Indice de Masse Corporelle), le tabagisme, la sédentarité et la consommation d’alcool.
Si l’on regarde spécifiquement le cas des femmes, les chiffres sont sans appel. Celles dont le tour de taille fait 95 centimètres ou plus accroissent leur risque de mortalité de 80% comparativement aux femmes ayant un tour de taille de 70 centimètres ou moins ; cela correspond à une espérance de vie amoindrie de cinq ans après l’âge de 40 ans. Pour surveiller notre taille, symbole le plus manifeste de la féminité selon certains, inutile de se corseter à l’outrance comme le fait Kim Kardashian, une bonne hygiène de vie suffit (avec un zeste d’obstination et exercices physiques à l’appui).  Les plus motivées peuvent aussi tenter de relever le pari un peu fou d’une journaliste santé : ne plus s’asseoir pendant un mois ! À la fin de l’expérience, les résultats étaient là. Elle est passée de la taille 42 à 40. Selon son médecin, elle a perdu plus de 10 000 calories en restant debout, soit l’équivalent de cinq marathons.