Entre sucres rapides et sucres lents, vous ne savez plus lesquels choisir. D’autant que vous devez aussi réguler votre glycémie. Que vous soyez diabétique ou pas, voici le régime à base des bons sucres, avec les explications avisées et les bons conseils de Patricia Pacaut, Docteur en pharmacie.
De plus en plus de produits de snacking
Aujourd’hui, tous les scientifiques ne s’entendent pas sur la définition même d’une alimentation saine. « Jusqu’à maintenant, la plupart des experts a soutenu la thèse d’un régime pauvre en graisses et protéines et riche en glucides (sucres) comme seul capable de combattre nos maladies modernes (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires). Ces maladies préoccupent de plus en plus le milieu médical et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme, rappelle Patricia Pacaut. D’autres chercheurs, au contraire, préconisent une alimentation avec plus de graisses, riche en protéines et un peu moins de glucides ». Depuis, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a mis en place un groupe de recherche pour connaître l’impact réel des glucides modernes sur notre santé. Premier constat évoqué par notre spécialiste dans son guide pratique ? « De la même manière que les fumeurs mangent spontanément moins de fruits et légumes, pourtant riches en nutriments protecteurs, les personnes qui consomment des régimes riches en sucres et en amidons raffinés se détournent des fibres, reçoivent moins de vitamines et de minéraux et globalement plus de calories. Les écoliers gros consommateurs de sucreries mangent très peu de fruits et légumes ».
Aujourd’hui, même si les Français mangent moins de pain qu’auparavant, ils consomment le blé de plus en plus raffiné et de plus en plus transformé. Conséquence ? « Au total, on consomme plus de céréales qu’il y a deux siècles, en raison de la prolifération de « produits de snacking », indique notre intervenante dans son livre. Ces aliments très raffinés sont souvent avalés en dehors des repas, avec des effets importants sur notre sucre sanguin. Il en va de même pour les pommes de terre. Si la traditionnelle pomme de terre au four n’a plus la cote, les frites, chips et purées industrielles figurent en bonne place dans nos assiettes, avec des effets majeurs sur le niveau du sucre sanguin ».
Des sources de glucides moins « naturelles »
Depuis le développement de la production industrielle de sucre il y a un siècle, cet aliment est utilisé tous les jours. « La consommation de « sucre nature » que l’on ajoute dans notre café ou notre thé le matin a tendance à diminuer, par contre celle de sucre incorporé explose.« D’après de nombreuses études, la meilleure façon de prévenir le diabète est de surveiller son poids et de pratiquer une activité physique régulière » Aujourd’hui, en France, les trois quarts de la consommation de sucre correspondent au sucre incorporé industriellement dans les viennoiseries, les friandises diverses, les confitures, le chocolat, les barres chocolatées, les produits de snacking, les céréales sucrées du petit déjeuner, les yaourts sucrés, les glaces, les sodas… autant de produits qui séduisent petits et grands, précise Patricia Pacaut. Le sucre raffiné sous toutes ses formes ne devrait pas représenter dans une alimentation équilibrée plus de 10 à 15 % de la ration énergétique glucidique soit l’équivalent de 6 à 8 morceaux de sucre. Or cette consommation est beaucoup plus importante sous forme détournée ».
Les sources de glucides sont devenues moins naturelles qu’auparavant. Pour notre Docteur en pharmacie, l’industrie alimentaire a broyé, raffiné, en fait dénaturé et dévitalisé le petit grain de blé de nos aliments pour les transformer en vraie bombe (à glucose) à retardement ! Parmi ces nouveaux sucres, citons, à titre d’exemples, le pain blanc et la biscotte ; les céréales du petit déjeuner et snacks ; le riz « bien blanc » et même à cuisson rapide dépourvu de ses éléments nutritifs et de ses fibres ou encore les boissons sucrées et jus de fruits à index glycémique élevé.
Sans compter que le sucre entraîne le phénomène de fringales (voir notre encadré : Pour éviter les fringales). Pourquoi ? « Parmi les saveurs perçues par l’homme, la saveur sucrée est la seule liée à une notion de plaisir », met en évidence notre spécialiste. Vous avez une sensation de faim parce que les cellules de votre cerveau manquent de glucose. « Seize études ont étudié les effets de l’index glycémique (IG) sur l’appétit. La plupart montre que les aliments qui libèrent leur glucose lentement (IG bas) réduisent plus la sensation de faim dans les heures qui suivent que les aliments à IG élevé », poursuit notre intervenante.
Certes, ces glucides fournissent beaucoup d’énergie pour couvrir toutes les dépenses liées à l’activité physique (voir notre encadré : « Décodons les sucres simples et complexes »). Sauf qu’à présent la plupart des enfants, adolescents et adultes sont plus sédentaires.