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Modes d'emploi pour arrêter de fumer

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« Arrêter de fumer c’est facile », avait dit Sacha Guitry. Je l’ai fait des milliers de fois… ». Il est évident qu’il est beaucoup plus dur d’arrêter de recommencer ! Mais pourquoi est-il si difficile de s’arrêter de fumer ? La réponse est simple : le tabagisme est une toxicomanie qui s’accompagne d’une dépendance extrêmement tenace et comparable à des drogues dures comme l’héroïne. Son « avantage » par rapport à ces produits est qu’il n’altère pas ou peu le comportement. Néanmoins, nous avons tous pu constater combien un fumeur en manque peut être de mauvaise humeur…

Comme dans toute toxicomanie, il y a au départ un aspect convivial. C’est soit à l’école soit à l’armée qui d’ailleurs dans le temps distribuait gratuitement aux militaires une Gauloise de très mauvaise qualité - la Troupe - ou au travail qu’on partage ses premières cigarettes pour faire comme les copains. Comme dans la plupart des toxicomanies, l’aptitude à la dépendance varie d’un sujet à l’autre, mais très peu d’individus réussissent, après avoir commencé, à ne pas devenir gros fumeurs ou à se limiter à deux ou trois cigarettes par jour. Alors ne tentez pas votre chance, car de loin la meilleure méthode d’abstinence, c’est de ne pas commencer.
 
L’arrêt du tabagisme est un sevrage de toxicomanie. Le sujet devenu dépendant de l’herbe à Nicot [1] a ouvert dans son cerveau des récepteurs sensibles à la nicotine. Quand le taux de nicotine contenu dans le sang diminue, ces récepteurs non saturés par la drogue se mettent à émettre des signaux comparables à la faim, et le sujet éprouve alors le besoin impérieux de fumer. Parmi ces récepteurs, il y en a certains qui sont producteurs de plaisir avec des mécanismes analogues au désir de nourriture ou de sexe. Ils provoquent ce que les anciens appelaient « le vice ».
Cela explique qu’après une première phase de besoin impérieux qui va passer assez  rapidement, environ un mois, des envies compulsives [2] peuvent envahir le sujet pendant des mois, voire un ou deux ans après. Si le sujet rechute, il rouvre très rapidement tous les  récepteurs qu’il avait fermés et tout est à recommencer. Il ne doit cependant pas se décourager car le succès peut arriver après plusieurs tentatives.
 
L’arrêt du tabac obéit donc à deux principes que l’on peut énoncer de la sorte : le principe de l’élastique et le principe du délinquant compulsif. Plus vous tirez sur un élastique et plus il résiste, donc plus vous restez abstinent et plus le besoin s’accroît. Mais à force de tirer sur un élastique, il casse. Si vous êtes persévérant, un jour arrive où vous ne vous souvenez plus depuis quand vous n’êtes plus en état de manque.« En cas de prise de poids, il faut se fixer un objectif de perte de poids à moyen terme une fois la désintoxication stabilisée » Imaginons un délinquant compulsif qui vole dans un magasin comme un kleptomane. Supposons qu’ayant été échaudé, il ait décidé de ne plus recommencer et d’éviter les grands magasins. Si au bout d’un certain temps quelqu’un lui demande de l’accompagner pour faire des courses, il peut tout d’un coup céder à nouveau à la tentation. Une soirée avec des amis fumeurs qui vous offrent une cigarette, une émotion, un stress, et en une seconde, les meilleures résolutions s’envolent comme chez un obèse au régime qui craque devant un gâteau en vitrine dans une pâtisserie…Il faudra se conditionner contre ce type d’écart longtemps à l’avance.
 
 

Quels sont les moyens qui vont vous aider à vous désintoxiquer ?
 
La motivation
Comme nous l’avons vu, c’est tout d’abord une forte motivation. Sur quoi est-elle étayée ?
Les raisons d’arrêter de fumer sont nombreuses.D’abord, le désir de prendre possession de son corps, de ne plus être dépendant d’une substance aliénante et coûteuse, et de donner un bon exemple à ses proches, notamment à ses enfants car les plus grandes victoires qu’on emporte, sont sur soi-même. Mais bien évidemment, le plus important c’est la santé. Le tabac est un grand pourvoyeur de cancers des poumons, de la sphère O R L, de maladies cardio-vasculaires, toutes responsables de mortalité et de morbidité invalidante considérable. Notons aussi les comorbidités comme l’alcoolisme, le diabète, l’insuffisance respiratoire ou l’asthme. Ces associations renforcent l’effet délétère du tabac surtout à partir de la cinquantaine, et compliquent souvent la désintoxication. D’autre part, dans un domaine moins grave, on peut noter le vieillissement accéléré de la peau, l’atteinte du teint, le jaunissement des dents, leur déchaussement, l’haleine fétide. Il faut donc que la motivation aboutisse à un changement profond de vos habitudes. Vous allez rentrer dans l’Ordre des non-fumeurs, c’est un renoncement et vous faites votre deuil de la cigarette.