L’aide psychologique et le suivi
Le médecin traitant peut être en première ligne pour peu qu’il s’intéresse au problème. Dans ce cas, il obtient des résultats sensiblement identiques à ceux des tabacologues et il peut éventuellement prescrire les traitements médicamenteux. À côté des thérapies cognitives et comportementales, de nombreuses prises en charge exotiques existent comme l’insertion de clous ou d’un fil dans l’oreille. Les résultats sont variables dans ce dernier cas et le coût, en général, non négligeable.
Les traitements médicamenteux.
Le plus ancien et le mieux évalué est le traitement nicotinique de substitution.
Le premier support est le timbre, en anglais le patch. Contrairement à ce que l’on pensait au début, il y a très peu de toxicité avec la nicotine. Par contre, il peut y avoir des réactions d’intolérance cutanée, voire des allergies. De toute façon, il faut régulièrement changer le point d’application à chaque nouveau timbre.
Outre le timbre, il existe maintenant les gommes à mâcher qui ont plusieurs saveurs. Elles doivent être très lentement mâchées, non mastiquées comme un chewing-gum et la salive ne doit pas être déglutie sinon on s’expose à des troubles digestifs.
Les pastilles à sucer sont une variante voisine des gommes à mâcher et il existe également l’inhalateur. Il est assez bien toléré et peut être associé à d’autres produits. Le traitement s’étale de six semaines à six mois. Mais il faut garder en mémoire que l’envie de fumer peut encore durer plus d’un an.
Une indication particulière de la nicotine
Depuis l’interdiction de fumer dans les longs courriers, le traitement substitutif peut permettre de passer le cap pour éviter un syndrome de sevrage après quatorze heures de vol sans fumer.
Le Bupropion
Il est délivré uniquement sur ordonnance. C’est un traitement qui agit sur le système nerveux central et dont le mode d’action s’apparente à celui d’un antidépresseur. Le traitement comprend la prise d’un comprimé par jour pendant six jours puis on passe à deux comprimés par jour. Le Bupropion présente parfois certains effets indésirables comme des convulsions ou des insomnies. La durée du traitement est d’environ deux mois. Là encore, le traitement ne couvrira pas non plus toute la durée du sevrage.
La mise en œuvre du traitement peut être précédée d’une évaluation du tabagisme, avec le test de niveau de dépendance de Fagerström ou le test de dépendance psychologique de Horn. « Le tabac est un grand pourvoyeur de cancers des poumons, de la sphère ORL, de maladies cardio-vasculaires »Cette évaluation permet en théorie d’ajuster les quantités de nicotine.
En cas d’échec avec la nicotine, on peut essayer le Bupropion. Le suivi psychologique doit être assez long pour éviter les rechutes, notamment après l’arrêt des traitements précédents.
La prise de poids consécutive à l’arrêt du tabac
La nicotine a certainement un effet de limitation du poids mais pas chez tout le monde car il existe des obèses fumeurs. Lors de l’arrêt du tabac, le sujet risque d’être déstabilisé par le manque et donc de voir, d’une part, son appétit augmenter et, d’autre part, d’être incité au grignotage lorsqu’il lutte contre son envie de fumer.Par ailleurs, il y a aussi la possibilité que le métabolisme des graisses soit augmenté en raison des perturbations entraînées par le sevrage.
La prise de poids est en moyenne de cinq à six kilogrammes à la suite de l’arrêt. Elle peut néanmoins être plus importante au grand dam notamment des femmes très soucieuses de leur ligne. Il ne faut pas oublier que dans tout changement de mode de vie ou d’habitude comme une grossesse, un stress tel le chômage, l’arrêt du sport pour des raisons professionnelles, un individu peut se mettre à prendre du poids d’une manière considérable et avoir ensuite les difficultés que l’on connaît pour le reperdre.
Que faire en cas de prise de poids ?
Il ne faut pas s’affoler et faire preuve de patience pour ne pas tomber dans le piège de la rechute. Il faudra se fixer un objectif de perte de poids à moyen terme une fois la désintoxication stabilisée. On pourra remettre en question son mode alimentaire et se faire aider par une diététicienne. Les recettes classiques de suppression d’aliments caloriques comme les graisses, les sucres et les alcools ainsi que la limitation quantitative de l’apport calorique s’appliquent également dans ce cas.