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Émotivité : apprenez à mieux la gérer

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Être émotive, c’est bien, sauf quand les émotions deviennent envahissantes et finissent par nuire à notre bien-être et notre épanouissement. Comment apprendre à les dompter ? Bernard Sananès, psychologue et auteur de « 101 bonnes façons d’apprivoiser son émotivité » (Editions InterEditions), nous donne les clés.

« La dernière fois que je me suis mise à rougir, à trembler et à entendre mon cœur cogner très fort dans ma poitrine, c’est lorsque j’ai dû prendre la parole pendant une réunion de travail. J’ai bafouillé et du coup ma prestation a été catastrophique », raconte Carole, 35 ans. Peur, rougeur, transpiration, tremblements, difficulté respiratoire… Les manifestations de l’émotion sont multiples. Mais qu’elle est-elle, au juste, cette émotivité qui, tout comme Carole, bouleverse certains d’entre nous au point de ne plus pouvoir la contrôler ? « L’émotivité est un état qui prend en compte des manifestations organiques et psychiques, répond Bernard Sananès. Elle est le résultat d’une alchimie d’hormones et de neuromédiateurs organiques qui vont passer d’un centre cérébral à un autre pour finalement transmettre des sensations liées à un bouleversement physiologique, telles qu’une rougeur, des tremblements, une sécrétion salivaire, de la tachycardie… ».
 

Pourquoi sommes-nous émotifs ?

Personne ne se ressemble et ne réagit de la même manière face aux aléas de la vie. Voilà pourquoi certains sont plus émotifs que d’autres. « L’émotion n’est pas seulement organique, elle trouve aussi sa source dans la perception plus ou moins dramatique des évènements et des expériences passées que chacun vit ou a vécu », confirme le psychologue. C’est-à-dire ? « Et bien, si nous avons été marqués par certains évènements que nous n’avons pu gérer dans l’enfance, leur perception provoquera des réactions intenses chaque fois que l’on se retrouvera face à des situations similaires.« Si elle est souvent positive, l’émotivité peut aussi, au contraire, entraîner une mauvaise image de soi et un état de panique » L’émotion ressentie va rappeler celle qu’on aura côtoyée dans le passé, lors du traumatisme ». Mais alors, est-ce que le fait de pleurer un peu plus souvent que les autres fait de nous une personne faible ?
« Absolument pas, rectifie notre interlocuteur. Une personne qui pleure témoigne d’une grande sensibilité et elle n’a pas à être cataloguée comme ayant moins de force, d’importance ou de valeurs que les autres. Tout est une question d’acceptation de soi. Si la personne émotive n’entame pas son capital d’estime et d’amour de soi, il n’y a pas de soucis. Par contre, si elle accorde une importance exagérée à son comportement, se déprécie et donne une image d’elle-même conforme à un idéal aux yeux des autres, mais qui ne correspond pas à ce qu’elle est vraiment, elle peut entrer dans un mouvement dépressif », note notre spécialiste. Ce qu’il faut comprendre : lorsque les émotions deviennent incontrôlables et sources de souffrance, rien ne va plus. « L’émotivité est positive lorsqu’elle s’accompagne d’un stress positif. Elle permet de s’adapter à toutes les situations dérangeantes. Certains vont mettre leur émotivité au service de la créativité, la canaliser pour en faire un atout », explique notre intervenant. En revanche, elle devient négative lorsqu’elle est excessive. Trouver les ressources biologiques pour s’adapter à une situation cède la place à un état de panique. Le cerveau ne réfléchit plus et le corps manifeste une certaine agitation. Du coup, la personne  manque d’efficacité ».