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Insuffisance rénale : vos reins, prenez-en soin

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Les maladies rénales restent méconnues. Pourtant, elles touchent près de trois millions de personnes en France et ce chiffre ne cesse d’augmenter chaque année. Le point sur ces maladies silencieuses et sur les reins, organes si importants pour notre bonne santé.

Les reins, organes pairs, sont souvent mal connus du grand public. D’ailleurs, dans le langage populaire, avoir mal aux reins signifie que l’on éprouve une douleur de type lombalgique qui intéresse en général la charnière lombosacrée. C’est donc une douleur rhumatismale qui n’a rien à avoir avec les reins proprement dits.
L’insuffisance rénale est une maladie totalement indolore, comme le diabète qui en est souvent la cause. Elle s’installe en général de manière progressive et insidieuse.
Il existe deux catégories d’insuffisance rénale : l’insuffisance rénale aigue et l’insuffisance rénale chronique.
Un mot sur l’insuffisance rénale aigue qui sort un peu du cadre de la question actuelle, car elle survient dans des circonstances particulières, pour lesquelles une politique de prévention  et de mise en garde ne sont pas possibles. Elle survient par exemple à la suite d’une infection grave comme une septicémie provoquée par un avortement ou la pose d’un stérilet effectués dans de mauvaises conditions d’asepsie, ou encore un choc avec hypotension prolongée d’une hémorragie, le choc chez un grand brûlé ou un sujet victime d’une intoxication, ou encore d’un empoisonnement grave.
L’insuffisance rénale aigue traitée par une dialyse va évoluer de deux manières. Soit avec une récupération totale dans un délai moyen d’un mois, soit avec le passage en insuffisance rénale  chronique.


Comment fonctionne le rein et quel est son rôle ?

Le rein est un organe en forme de haricot avec une zone périphérique, la corticale, et une zone centrale, la médullaire, dont une des fonctions principales est la formation de l’urine. Son unité fonctionnelle est le néphron qui est enserré principalement dans le tissu de la corticale avec lequel il a des échanges complexes. La zone centrale recueille tous les canaux collecteurs des néphrons qui vont se jeter dans des calices qui vont eux-mêmes se jeter dans le bassinet, sorte d’entonnoir qui se vide dans l’urètre d’où l’urine va aboutir à la vessie. Le sang arrive par l’artère rénale qui finit par se subdiviser en artérioles puis en capillaires qui vont former des pelotes enchâssées dans le glomérule. Le sang capillaire est filtré à ce niveau où les parois sont très fines. Il y perd donc de l’eau, des sels minéraux et des déchets qui vont suivre le trajet du néphron et constituer ainsi l’urine. Successivement l’urine traverse après le glomérule le tube contourné proximal, l’anse de Henlé, le tube contourné distal et le collecteur. Tout au long du trajet du néphron, il va y avoir des échanges de sels minéraux, des échanges d’ions (particules chargées électriquement). Ces derniers permettent de régler les différents équilibres indispensables au fonctionnement de l’organisme. Les principaux déchets viennent du catabolisme (destruction avec production d’énergie) des protéines qui sont des acides aminés comme la créatinine. Le plus représentatif est l’urée qui élimine à la fois du gaz carbonique et le radical NH2 résidu des acides aminés.
Le rein régule en partie la pression artérielle grâce à la production hormonale de rénine et d’angiotensine. Pendant longtemps, on n’a pas su pourquoi les insuffisants rénaux dialysés mourraient d’anémie. Ce mystère a été résolu avec la découverte de l’érythropoïétine, hormone secrétée par le rein et qui stimule la maturation des globules rouges. C’est cette hormone que les sportifs utilisent pour augmenter le nombre de ces mêmes globules rouges afin d’améliorer leurs performances, grâce à la capacité du sang à transporter ainsi une plus grande quantité d’oxygène.