Comment se développe l’insuffisance rénale ?
Le rein est un organe noble et fragile. Au départ, le rein possède entre 80 0000 et 150 0000 néphrons. Certains sujets n’ont qu’un rein fonctionnel. Au départ, la réserve de capacité du rein est variable d’un sujet à un autre. L’insuffisance va se développer souvent progressivement et à bas bruit soit par la diminution du nombre de néphrons soit par l’altération de leur fonctionnement. L’absorption de produits toxiques, de certains médicaments néphrotoxiques au long cours, comme par exemple les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les infections comme les pyélonéphrites, des maladies particulières du rein, comme la maladie de Burger ou la polykystose rénale peuvent l’altérer. De même, une hypertension artérielle et/ou un diabète négligé.
Enfin, le rein est un organe qui, comme les yeux, s’altère plus ou moins en vieillissant. Le sujet ne s’aperçoit de rien car il continue à uriner normalement. Malheureusement, ce qu’il ne perçoit pas, c’est que le rein affaibli ne concentre plus suffisamment et la charge de son urine en produits à éliminer diminue. La concentration d’urée et de créatinine augmente dans le sang. Le sujet va être progressivement empoisonné par ses déchets métaboliques. Avec un taux d’urée au-delà de quatre grammes par litre dans le sang, le sujet délire et va entrer dans le coma s’il n’est pas traité.
Comment ménager ses reins ?
Il faut d’abord boire suffisamment c'est-à-dire plus d’un litre d’eau par jour. Il faut éviter le sel qui favorise l’hypertension artérielle, le surpoids, l’excès de cholestérol, le tabagisme qui est néfaste à l’appareil cardio-vasculaire, la prise prolongée de médicaments néphrotoxiques comme l’aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, limiter les examens avec des produits de contraste iodés, ne pas abuser des régimes hyper protéinés qui augmentent la charge de travail du rein et avoir une bonne hygiène de vie en pratiquant de l’exercice physique régulièrement.
Comment surveiller ses reins ?
L’examen primaire est la recherche de l’albumine dans les urines. Cet examen simple est dépassé car il dépiste l’insuffisance rénale trop tard. À l’heure actuelle, le premier moyen de dépistage de l’insuffisance rénale peut être fait à l’occasion d’une visite de routine chez son médecin traitant qui va prendre la tension artérielle et prescrire un bilan biologique standard avec le dosage de la créatinine et de la glycémie du cholestérol et des triglycérides. Éventuellement, ce bilan pourra être complété par la clairance de la créatinine, méthode qui permet d’évaluer la puissance de concentration du rein, notamment grâce à l’aide d’un artifice mathématique que l’on appelle la formule de Cokroft. S’il y a une orientation diagnostique, le médecin pourra également demander une échographie de l’appareil urinaire voire une urographie intraveineuse (radiographie des reins).
S’il y a un diabète, il faudra faire une recherche de la micro albuminurie et ne pas hésiter à envoyer consulter préventivement en service spécialisé de néphrologie. De même avec une hypertension artérielle mal contrôlée, surtout chez les sujets âgés, il faudra être vigilant et se méfier de l’usage des anti-inflammatoires non stéroïdiens fréquemment prescrits pour des affections rhumatismales ainsi que des inhibiteurs de l’enzyme de conversion prescrits pour l’hypertension artérielle et qui sont potentiellement agressifs pour le rein.