Comment traiter l’insuffisance rénale acquise ?
Dans un premier temps, on va recourir à des mesures hygiéno-diététiques. Pour éviter d’épuiser le rein fatigué, on va limiter l’apport alimentaire de protéines. Toutefois, il faut tenir compte du fait qu’un apport minimal en acides aminés à la fois qualitatif et quantitatif est indispensable. Tous les facteurs péjoratifs devront être contrôlés : diabète, hypertension, traitements médicamenteux, etc.
La plupart du temps, l’insuffisance rénale va continuer à progresser au cours du temps malgré la prise de mesures appropriées et le sujet va se retrouver en insuffisance rénale dite terminale. Si c’est l’anémie qui domine, on pourra encore gagner un peu de temps avant le recours obligatoire à l’épuration extra rénale grâce à l’érythropoïétine.
Cette épuration du sang est réalisée grâce à une machine externe et doit se passer en milieu hospitalier. Le principe de l’hémodialyseur est simple : il consiste en deux chambre séparées par une membrane perméable aux déchets et sels minéraux. L’une des chambres contient le sang, l’autre, un liquide voisin sans déchets. Au contraire des sels minéraux et des déchets, le sang et le liquide de dialyse ne peuvent pas traverser la membrane et donc se mélanger. Par une loi physique, les déchets vont être attirés du côté où leur concentration est la moins forte, ce qui leur fera traverser la membrane, pour être captés par le liquide épurateur. La fréquence moyenne des séances est de trois par semaine, et celles-ci durent plusieurs heures. Ce traitement est inauguré par une intervention chirurgicale qui va réunir une artère et une veine de l’avant bras, le shunt artérioveineux. Dès la cicatrisation obtenue, la dialyse peut commencer. Le shunt va réaliser un abord vasculaire battant et dilaté que l’on peut aisément piquer à l’aide d’un cathéter qui, relié à la machine, va prélever plus de cinquante litres de sang pour les réintroduire dans l’organisme une fois que l’hémodialyseur les aura débarrassés des déchets. Pendant la séance, le sujet peut faire des malaises pénibles et des chutes de tension. C’est loin d’être une partie de plaisir, et certains patients ont parlé de prison sans barreaux… De plus, le temps passé est considérable si l’on tient compte du transport aller retour.
- La dialyse péritonéale
Dans ce procédé, l’épuration se fait à l’intérieur du corps. Le liquide épurateur est introduit dans la cavité péritonéale puis retiré avec les déchets, et ce trois à quatre fois par jour ou pendant la nuit. La cavité péritonéale est un espace clos fait de deux feuillets qui entourent les viscères et vont servir de membrane. Le patient doit donc avoir un cathéter implanté chirurgicalement et laissé à demeure. Cela l’oblige à des précautions d’asepsie rigoureuse compte tenu d’un risque important d’infection.
- La greffe rénale
C’est le seul moyen d’échapper à l’épuration extra rénale, et de survivre. Le rein peut provenir d'un donneur vivant, souvent un parent, ou d’un donneur qui vient de décéder. Le greffé verra sa vie transformée mais devra prendre en permanence un traitement antirejet. Enfin, il n’y a pas assez de donneurs.
En conclusion, il faut préserver ses reins et dépister précocement un début d’insuffisance rénale car il y a moyen de la freiner voire d’en arrêter le développement. Compte tenu du vieillissement de la population, l’insuffisance rénale chronique risque de poser un problème de plus de santé publique.