Zoom sur l'huile d'olive et les herbes sauvages
Les chiffres, époustouflants, montrent bien à quel point les Crétois aiment leurs oliviers : près de 30 millions sont cultivés par 95 000 familles et la consommation d'olives est de l'ordre de 30 litres par personne et par an ! Depuis 40 ans, la production d'huile d'olive a doublé en Crète. De nombreux pays en importent, dont l'Italie qui en achète non embouteillée pour améliorer la qualité et l'arôme de sa propre huile. Les oliviers sont plantés un peu partout dans l'île, aussi bien dans les montagnes qu'à l'intérieur des villes. Leur culture permet une diversité de saveurs sans cesse renouvelée. A l'heure actuelle, il existe trois sortes d'oliviers, dont chacun va produire des olives et des huiles variées. Les qualités des huiles sont ensuite définies par le Conseil International de l'Huile d'Olive. L'huile d'olive est le seul corps gras utilisé en cuisine, le beurre et la crème fraîche étant exclus. Elle s'intègre aussi bien dans les assaisonnements, les plats crus ou cuits, que dans les cuissons. Sa richesse en acides gras mono-insaturés et en substances anti-oxydantes, dont la vitamine E, en fait un corps gras bénéfique au système cardio-vasculaire. Quant aux plantes utilisées par les Crétois, elles sont aussi variées que sauvages. Selon des experts, la végétation crétoise compte environ 57 espèces asiatiques, inexistantes en Europe, et 311 espèces inconnues en Grèce. Voilà pourquoi les plantes sont toujours intégrées dans les plats et les infusions. Prenons l'exemple du pourpier. Cette mauvaise herbe peut être cuite avec un oeuf et une pomme de terre ou conservée dans un bocal avec de l'huile d'olive.« En 1988, une étude menée par le Pr Serge Renaud à Lyon a démontré une diminution de 75 % du nombre de rechutes concernant les personnes ayant déjà eu un infarctus du myocarde. Cette diminution est due à la consommation d'un régime se basant sur le modèle crétois. » Mais elle devient surtout la salade préférée des Crétois. Une chance pour eux, puisqu'il a été découvert que le pourpier constitue une importante source de lipides, que 60 % de ses corps gras sont de l'acide linolénique, protecteur du coeur, des maladies cardio-vasculaires et du cancer. Selon le Pr Renaud, cette plante participerait à la bonne santé des Crétois.
Pourquoi le régime crétois et comment suivre l'exemple ?
Le régime crétois se compose principalement d'huile d'olive et de produits végétaux abondants. Arrivent en second plan les viandes et les poissons, les produits laitiers, les œufs et le vin. Ce type d'alimentation reste donc pauvre en acides gras saturés. Cette alimentation méditerranéenne agirait sur le cholestérol, le cancer du colon et du sein, le diabète (car le régime crétois est riche en glucides, mettant l'accent sur les huiles végétales et principalement mono-insaturées). Même s'il ne constitue pas un régime hypolipidique, il pourrait contribuer à la prévention et au traitement de l'obésité. Les antioxydants fournis par cette alimentation permettent de lutter contre le vieillissement et de prévenir les maladies cardio-vasculaires. Comme le précise Inès Birlouez-Aragon, de l'institut National Agronomique Paris-Grignon, « les antioxydants ont pour double fonction de protéger les nutriments essentiels à notre organisme. Mais aussi d'éviter la formation de produits de dégradation toxique dans l'alimentation au cours de sa cuisson ou dans notre organisme au cours du vieillissement ». Le régime crétois pourrait donc nous servir de modèle.