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40 ans... Est-ce l'Heure du Bilan ?

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L’adage « pas tout à fait vieux, pas tout à fait jeune » illustre remarquablement les difficultés de l’âge moyen à se situer et à s’individualiser par rapport à ces deux extrêmes. La crise n’épargne pas les femmes en couple ou mariée car il est difficile d’être en même temps parents de ses enfants et enfants de ses parents. Souvent à cet âge, les quadragénaires sont enfants de parents âgés et se trouvent forcés de jouer auprès d’eux un rôle parental. C’est une charge à assurer, lourde tâche à la fois matérielle, sociale et psychologique. Par ailleurs c’est à cette période que les parents se trouvent parfois confrontée à la crise d’adolescence de leurs enfants. Il n’est pas rare de voir les ados contester les valeurs des aînés, dans cette période où ces derniers commencent à s’interroger, à perdre leurs illusions ou commencent à percevoir le côté caduc de leurs acquis et de leurs références. Deux adolescences s’affrontent.
Marie-Annick a traversé une telle crise en même temps que son mari. « J’étais très prise par ma mère dont l’Alzheimer s’était aggravé après la mort soudaine de mon père. Il a fallu en urgence que je lui trouve une institution adaptée. Pendant des mois, j’ai été complètement absorbée par cette recherche de placement. Mon mari s’est senti délaissé, juste au moment où notre fils aîné faisait une crise d’adolescent grave en refusant d’aller au lycée et en prenant de la drogue. Notre couple a failli éclater. Aujourd’hui, les choses vont apparemment mieux, la vie ordinaire a repris son cours. Notre fils est maintenant en internat, mon mari est content d’être seul avec moi mais moi, je m’interroge sur le sens de tout ça. J’ai l’impression de ne pas exister. J’ai le sentiment d’être la personne utile à tout le monde mais que personne ne voit. D’ailleurs, moi-même, je me demande QUI je suis réellement. Finalement, je comprends les critiques de notre fils. J’ai l’impression que depuis que nous sommes vivons ensemble, mon mari et moi, nous n’avons jamais remis en cause notre couple. Et je pense que cela serait salutaire de le faire.»

Plus on identifie tôt les symptômes de la crise de la quarantaine, plus rapidement cette crise sera gérée avant de se transformer en décisions ou en gestes regrettables car il arrive parfois qu’elle se transforme en maladie psychiatrique avec l’apparition de troubles maniaco-dépressifs. « « La vie perd de son intérêt lorsque l’enjeu suprême, la vie elle-même, ne peut être risquée », Sigmund Freud. » »Cela peut aussi provoquer un état de burn out où l’on décompense brutalement. Alors, avant de tenter d’étouffer l’angoisse et la dépression avec des médicaments, il serait préférable d’apprendre à écouter les messages que nous envoient notre corps et notre esprit.
Les études statistiques montrent que les phénomènes dépressifs se rencontrent avec plus de fréquence dans la seconde moitié de la vie. Selon le psychiatre suisse Carl Gustav Jung : « Bon nombre de névroses graves se déclarent au début de l’après-midi de la vie. Les troubles névrotiques très fréquents de l’âge adulte se ressemblent en ce qu’ils veulent tous transférer la psychologie de la phase de la jeunesse au-delà du seuil de 40 ans. »

Avec une espérance de vie de 82 ans en moyenne, la crise de la quarantaine peut être aussi une bonne nouvelle. Avoir la moitié de sa vie devant soi, c’est pas mal surtout quand on a appris à mieux se connaître. Quatre belles décennies pour accomplir ce qu’on n’ pas réussi à faire durant les quatre premières, beau challenge. « Il n'est jamais trop tard pour devenir ce qu'on aurait dû être » affirmait George Eliot, la George Sand anglaise (et contemporaine d’elle d’ailleurs). De nombreuses femmes ont réalisé de grandes choses après avoir franchi le cap de la quarantaine. C’est à cet âge que Marie Curie parvient à isoler le radium. À condition de savoir ce que l’on met derrière ce terme de réussite.

Mais comment franchir cette étape avec brio ? Il n'y a pas de recette secrète, mais ces quelques conseils vous faciliteront la tâche.

Premier conseil, écoutez-vous !
Au lieu de vous répéter que vous êtes des enfants gâtés parce que vous avez tout pour être heureuses : un super job, une belle maison et des enfants magnifiques, écoutez ce que vous dit votre insatisfaction permanente. Il s’agit sans doute d’un signal qui vous dit que quelque chose doit changer et que la meilleure façon de le prendre en compte et de lâcher prise et de l’écouter. Pour vous aider, vous pouvez entreprendre une thérapie. Toute crise est passagère à condition de ne pas en souffrir seul dans son coin.