Alcoolisation excessive, stress, accidents cardiaques : être supporteur n'est pas forcément une promenade de santé pour des centaines de millions de fans. Cette grande fête pourrait avoir des effets néfastes sur leur santé. Le risque principal est le stress émotionnel qui s'accumule au cours des matches, notamment ceux qui concernent l'équipe qu'on soutient. Ce risque est plus important quand l'équipe perd que lorsqu'elle gagne. Les statistiques montrent ainsi que les grandes compétitions sportives et notamment la Coupe du monde de football sont associées à une recrudescence d'accidents cardiaques, de suicides, de dépressions, d'accidents de la route ou d'alcoolisations excessives. Des chercheurs de l'Université de Birmingham au Royaume-Uni ont même préconisé que les séances de tirs au but soient bannies "pour des raisons de santé publique", après avoir découvert que les accidents cardiaques avaient bondi de 25 % le jour où l'Angleterre avait perdu contre l'Argentine lors de cet exercice au Mondial-1998. Les défaites de l'équipe anglaise lors de la Coupe du monde en 2002, 2006 et 2010 ont de même fait bondir de 38 % les violences conjugales dans le comté de Lancashire (Liverpool), selon des chiffres de la police. Les principales responsables seraient les hormones - et pas seulement la testostérone - qu'on retrouve à la fois chez les hommes et les femmes et qui sont associées à l'agressivité. Côté régime, les données ne sont guère plus encourageantes. Des chercheurs français ont pour leur part calculé que les supporteurs ingurgitaient en moyenne 20 % de calories en plus lorsque leur équipe perdait que lorsqu'elle gagnait, avec une prédilection pour les graisses saturées et les sucres ajoutés, considérés comme mauvais pour la santé.
La raison en serait relativement simple : lorsque leur équipe perd, les fans peuvent se sentir menacés dans leur identité. Pour y faire face, ils se rabattent sur de la nourriture "de réconfort", une attitude que les psychologues connaissent bien. Mais la frénésie du foot a également des répercussions sur d'autres comportements tels que la sexualité. Des médecins catalans ont par exemple fait état d'une hausse des naissances de 16 % neuf mois après le but d'Andres Iniesta à la dernière minute contre Chelsea, qui avait permis à Barcelone de se qualifier pour la finale de la Ligue des Champions 2009.