Découverte fondamentale du XXe siècle, la pilule contraceptive a constitué une avancée décisive dans la prise en main par les femmes de leur destin. Commercialisée dans les années 1960, elle en est maintenant à sa quatrième génération mais son utilisation nécessite toujours une bonne information. Récemment mises en cause, les pilules de 3e et 4e génération peuvent toujours être prescrites, leurs bénéfices restant supérieurs aux risques selon les autorités de santé. Les instances européennes ont tranché mais est-ce la fin de la polémique ?
Il existe 4 grands types de contraception : naturelle, mécanique, hormonale et chirurgicale mais la pilule reste la méthode de contraception la plus utilisée en France (une femme de 15-49 ans sur deux). Fortement dosée en estrogènes au départ, elle a subi de multiples transformations pour essayer d’enrayer ses effets secondaires avec parfois des résultats plus pervers.
La pilule (que l’on appelle aussi contraceptif oral ou CO), comme les autres contraceptifs qui contiennent à la fois un estrogène et un progestatif, est un « contraceptif hormonal combiné » (CHC). Les estrogènes ont pour fonction d’empêcher l'ovulation et les progestatifs d’éviter la nidation. La pilule permet donc à la fois d'empêcher à la fois l'ovulation et la gestation.
Prise tous les jours pendant 21 ou 28 jours par mois, elle a un effet contraceptif et contragestif sur le cycle menstruel féminin. La pilule doit être administrée une fois par jour, à peu près à la même heure tous les jours. Une utilisation incorrecte de tout contraceptif hormonal est associée à un risque accru de grossesse non désirée. À l’arrêt de la prise de la pilule, la femme retrouve une fertilité normale au bout de quelques mois. Les cycles menstruels reprennent comme ils étaient avant la prise de la pilule, ils sont parfois donc irréguliers. Mais le fait d'avoir pris la pilule n'influe pas sur la fertilité de la femme. Elle ne protège pas des maladies sexuellement transmissibles (MST).
Aujourd'hui, les principales pilules utilisées sont les pilules œstro-progestatives qui sont les plus fiables, 0,15 grossesse survenue par an pour 100 femmes avec une activité sexuelle normale à condition de ne pas être oubliées délai maximum entre deux comprimés : 36 h soit 12 heures de retard. « Il est conseillé de faire surveiller le cholestérol et la tension qui peuvent augmenter à cause de la contraception. »Ces pilules ont par ailleurs des effets bénéfiques puisqu'en plus de leur propriété contraceptive, elles régularisent les cycles, améliorent les douleurs des seins et diminuent le risque de cancer de l’ovaire.
Les premières pilules étaient très fortement dosées en hormones. Aujourd'hui, les quantités d'hormones sont beaucoup plus faibles, mais variables selon les pilules. On parle de pilules minidosées et micro-dosées.
Les micropilules progestatives pures (le noréthindrone), plus récentes, sont un tout petit peu moins fiables, avec un risque statistique de une à quatre grossesses par an pour cent femmes. Étant plus faiblement dosées, pour garantir leur efficacité, elles doivent absolument être prises à heure fixe avec maximum quatre heures de retard. De plus, elles ne doivent pas être associées à certains médicaments comme les barbituriques et les antiépileptiques. Les pilules micro-progestatives sont indiquées : chez les femmes qui viennent d’accoucher, les femmes diabétiques ou présentant un taux sanguin de cholestérol très élevé.