Quand on est solo, il n’est pas toujours évident de trouver l’homme de sa vie. Surtout passée la trentaine. Vous avez quitté les bancs de la fac, vos amis sont tous en couple et vous avez passé l’âge d’aller vous trémousser en boîte de nuit. De surcroît, vous avez zappé les sites Internet pour célibataires (pullulant d’assoiffés de sexe aux dents longues !) et votre lieu de travail (c’est la boutique des horreurs !). Alors, où trouver celui qui acceptera une idylle romantique et sérieuse avant de vous passer la bague au doigt ? Où ??? Nous, on sait…
Les relations longues et sérieuses, ça vous connaît. Depuis quelques temps, vous aviez même mis le grappin sur un homme avec qui vous pensiez vivre heureuse et avoir beaucoup d’enfants. Dans la réalité, ça ne s’est pas tout à fait passé ainsi. Le conte de fées a tourné au cauchemar et l’épisode amoureux s’est soldé par un échec. Pire, une rupture ! Après des années de concubinage, vous pensiez pourtant être à l’abri. Bref, vous vous retrouvez célibataire. CE-LI-BA-TAIRE… Mon dieu, rien que le mot vous effraie.
Rien ne sert de courir…
Pourtant, vous n’êtes pas la seule dans ce cas : selon l’Insee, 7,4 millions de solos peuplent la France et ce phénomène touche toutes les tranches d’âge. Le nombre des célibataires a doublé en 30 ans et les femmes sont plus concernées que les hommes (4,4 millions de femmes pour 3 millions d’hommes). « Le terme célibataire n’est pas adapté. L’employer signifierait que la personne n’a jamais été mariée ou vécu avec quelqu’un, note Odile Lamourère, psychologue, sociologue et conseillère conjugale (1). Et puis, il y a de plus en plus de solistes qui sont bien ainsi et qui aiment leur vie ». Oui, mais votre hic à vous, c’est que vous n’avez plus 20 ans, mais la trentaine bien entamée. Forcément, ça change la donne. Surtout que vous n’aviez pas envisagé ce scénario. Aujourd’hui, il faut repartir à zéro. Retrouver quelqu’un. En plus de vous impatienter, vous perdez espoir. Où trouver votre perle rare ? Vos amis sont déjà en couple, les amis de vos amis aussi, d’où l’impossibilité de vous faire « caser ». Au travail, n’en parlons pas. C’est une véritable boutique des horreurs ! Côté sorties, si vous n’avez pas encore l’âge de vos artères, vous n’allez plus en boîte : c’est trop le plan drague. Si, comme le précise Odile Lamourère, 50 % des célibataires ont mis les pieds dans une agence matrimoniale au moins une fois dans leur vie, vous n’avez pas envie d’en arriver là. Et les sites de rencontres sur la Toile ? N’en parlons pas ! Vous avez pris la tangente devant la déferlante de mecs uniquement assoiffés de sexe ! Et pourtant, quel succès ! Selon la dernière enquête de l’Inserm parue en mars dernier, les sites de rencontres sont en plein boom : 9,6 % des femmes et 13,1 % des hommes de 18 à 69 ans se sont connectés sur des sites de rencontres et 6 % des femmes de 18 à 34 ans ont déjà eu des rapports sexuels avec une personne rencontrée sur la Toile. De votre côté, rien à faire, vous n’y pensez même pas. Quant aux soirées Speed Dating, non merci. Vous présenter en 8 minutes et parler pour ne rien dire, ce n’est pas votre dada. Vous rêvez plutôt de naturel, de spontanéité, de romantisme. « Auparavant, les rencontres se faisaient par le biais d’amis. Aujourd’hui, elles sont camouflées, se construisent à toute vitesse, explique Geneviève Djénati, thérapeute familiale et psychologue clinicienne (2). Notamment via Internet et les sites de rencontres qui ne génèrent pas d’effets de surprise normalement liés à la rencontre puisqu’on est dans une recherche de l’autre qui doit correspondre à des critères précis. L’effet Internet peut donc être nocif car la recherche est calculée et la rencontre se réalise sans corps ».
… il faut rencontrer à point
L’état de célibataire fait pourtant baliser. Le temps défile, telle une épée de Damoclès au-dessus de sa vie… « Le désir de rencontrer quelqu’un est accentué, entre autres, par les médias qui véhiculent l’idée qu’il est de bon ton d’être en couple, rajoute Geneviève Djénati. Cette obligation d’être avec quelqu’un entraîne une quête forcenée de l’autre, quitte à prendre n’importe qui, même si ça ne colle pas ». A Odile Lamourère de compléter : « cette urgence de la rencontre trouve sa source dans le manque affectif qui vient de loin, du manque projeté par la société et du manque de confiance en soi. Il existe une pression sociale et familiale à trouver quelqu’un. Pourtant, entre une histoire qui se finit et la prochaine, le temps de la reconstruction, l’entracte comme je dirais, est primordial. L’amour est bien vivant mais on ne peut aller vers lui sans être prêt ».