Et après les six mois ?
Le ballon est retiré au bout de six mois car l’acidité gastrique attaque le silicone, le ballon devient poreux et finit par se dégonfler. Si le patient est bien rééduqué, qu’il suit les recommandations nutritionnelles du diététicien et voit régulièrement son praticien et le psychologue, il continuera à perdre un à deux kilos par mois. « Lorsque le poids se stabilise, on peut proposer la pose d’un second ballon dans le cas d’obésité morbide. Mais si la personne n’a pas maigri avec le premier ballon, il est inutile d’en mettre un autre », précise le gastroentérologue. Autre cas de figure : après la pose d’un premier ballon, il arrive que certains patients refusent toujours d’avoir recours à un acte chirurgical. S’ils ont maigri, ils peuvent se faire poser un deuxième ballon. Dans tous les cas, il faut attendre deux à trois mois après le retrait du premier pour en poser un deuxième. Ce laps de temps permet de voir comment la situation évolue, de discuter avec le patient pour savoir ce qu’il veut vraiment faire et s’il est prêt pour une nouvelle intervention.
Le suivi pluridisciplinaire : indispensable
« Tous les obèses devraient avoir une prise en charge multidisciplinaire car l’obésité est un problème multifactoriel. Avant et après l’opération, ils doivent être suivis par leur praticien, un psychologue spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire et un diététicien qui aura mené une enquête alimentaire et prescrit une alimentation équilibrée. Si la personne n’est pas suivie avant et après la pose, il ne faudrait pas lui accorder l’intervention », note Hubert Claudez. Cette prise en charge pluridisciplinaire n’est pas anodine. Elle permet aux patients de perdre du poids et de ne pas en reprendre. « Un an après la pose du ballon, il est un peu prématuré de savoir où en est la perte de poids. Nous n’avons pas encore assez de recul pour se rendre compte des résultats sur le long terme. Mais il est évident que sans cette prise charge, les gens reprendront des kilos », insiste notre intervenant. Ce ballon à air est une avancée et un espoir certain pour les personnes en détresse face à leur obésité. Encore peu connu en France, il tend pourtant à remplacer progressivement le ballon à eau. Seule ombre au tableau : sa pose coûte environ 900 € et n’est toujours pas remboursée par la Sécurité sociale. Faudra-t-il attendre que le remboursement soit intégral pour que, enfin, tous les patients puissent accéder à ce traitement ?