Dans les années 1900, pour suivre la mode, les femmes voulaient être blanches comme des lavabos et elles évitaient donc soigneusement de s’exposer au soleil. L’invasion des plages s’est développée entre les deux guerres, avec une étape dans les années 50 marquée par l’apparition du « Bikini », maillot deux pièces considéré comme une bombe pour les mœurs de l’époque en raison de ses dimensions réduites, et en référence à l’atoll de Bikini ou s’étaient déroulés les premiers essais atomiques. A partir de cette époque, il y eut des concours de bronzage et l’on pouvait voir, la plupart du temps, des femmes se faire rôtir pendant des heures sur des matelas de plage afin d’être le plus noir possible.
Certes, l’exposition modérée au soleil a des effets bénéfiques sur l’organisme car elle permet à la peau de synthétiser la vitamine D qui protège les enfants contre le rachitisme. Par ailleurs, elle diminue les effets du décalage horaire sur le dérèglement du sommeil. Enfin, c’est dans les pays les plus ensoleillés qu’il y a le moins de dépressions nerveuses. Par contre, sur la peau et sur les yeux, les effets sont très délétères. Auriez-vous l’idée de vous mettre des heures en face d’un appareil de radiothérapie ou de radiologie qui émet des rayons X sans un motif médical bien défini ? C’est pourtant ce que vous faites à la plage sans vous munir d’un dosimètre[1]. Le soleil émet entre autre des rayons ultraviolets A et B dont l’effet est une irradiation. Au début de votre vie, vous avez un capital de temps cumulé d’exposition au soleil. Au-delà de ce temps, les effets nocifs vont apparaître. À court terme, l’exposition doit être très progressive (de quelques minutes seulement le premier jour) car il faut laisser à la peau le temps de secréter la mélanine, le colorant qui procure le bronzage qui est en fait une protection contre le coup de soleil. En cas d’exposition trop longue sur une peau non bronzée au départ, il va y avoir un coup de soleil, une brûlure de surface. Le drame c’est que lors de l’exposition, le sujet ne sent presque rien, tout au plus une légère cuisson et la peau va rougir. C’est en général la nuit suivante qu’apparaît la douleur qui peut être intolérable, le sujet ne pouvant trouver de position dans son lit en raison de l’appui et du frottement sur la peau lésée. La brûlure peut aller jusqu’au deuxième degré avec le derme à vif. La guérison peut mettre une dizaine de jours et ainsi gâcher les vacances. Il peut aussi y avoir des conséquences à long terme du coup de soleil surtout chez les jeunes enfants. À court terme, il peut également survenir une insolation. Dans les heures qui suivent l’exposition, le sujet va présenter un mal de tête très important, des vomissements, une photophobie (gêne intense à la lumière) nécessitant le repos à l’obscurité.« Même les crèmes à haut indice de protection n’arrêtent pas totalement les rayons ultra-violets » Cela cède en général en vingt quatre à quarante huit heures. Alors faites attention surtout en bateau ou en ski nautique. En raison du vent, vous ne ressentirez même pas la cuisson du soleil…
Quelles sont les conséquences du soleil sur la peau à long terme ?
- Tout d’abord, ce sont les mélanomes malins, des tumeurs cancéreuses développées à partir des mélanocytes, les cellules qui produisent la mélanine. Redoutables, elles peuvent rapidement donner des extensions sur les organes profonds. Elles nécessitent une exérèse (ablation) étendue car il y a une menace sur le pronostic vital. Une exposition au soleil prolongée peut en quelques années faire apparaître des mélanomes. On en voit de plus en plus depuis quelques années notamment chez les Australiens qui ont une peau particulièrement sensible car ce sont en majorité des blonds descendants d’Hollandais et exposés à un soleil intense. Les mélanomes atteignent plus fréquemment les sujets blancs et sont plus fréquents chez les blonds aux yeux bleus et chez les roux que chez les bruns. Les zones atteintes sont préférentiellement le dos, chez l’homme, et les jambes chez la femme. Plus on se rapproche de l’équateur, plus le nombre de mélanomes augmente. Le mélanome affecte les sujets dès la quarantaine en moyenne. L’exposition épisodique brutale favorise plus la survenue que l’exposition continue. Les enfants qui subissent de fréquents coups de soleil développeront par la suite plus fréquemment des mélanomes.
Les personnes qui s’exposent au soleil et celles qui ont des antécédents de mélanomes (car il y a une prédisposition génétique) dans leur famille doivent faire examiner régulièrement la totalité de leur surface cutanée par un dermatologue.