Un ballet au fil de l’eau
Au fur et à mesure, le spécialiste va effectuer des déplacements de plus en plus fermes sans jamais donner l’impression de forcer. Dans ces conditions, il travaille en harmonie avec votre respiration. Au niveau de votre corps, le praticien fait entrer en mouvement vos articulations les unes après les autres. Les aponévroses sont étirées. " Ces enveloppes musculaires ont deux fonctions : une fonction nourricière et une fonction de plan de glissement des plans musculaires entre eux, explique Damien Bernard. Lorsque vous êtes en apesanteur, ces structures sont complètement relâchées en admettant que la personne ait pu se relâcher. Ce qui n’est pas toujours le cas. Il est ainsi très facile de mobiliser des structures qui sont elles-mêmes relativement aqueuses de part leur nature dans un milieu aquatique ". Et le spécialiste va induire des pressions diverses sur les différents points d’acupuncture. Autant de gestes et manipulations qui vous donnent une sensation de bercement tranquille, source de détente. " Vous êtes toujours en apesanteur, les sens en sommeil et les muscles lâches ", précise notre intervenant.
En fin de séance, le praticien vous fait flotter jusqu’à une paroi avant de vous y adosser. Il vous laisse le temps de retrouver vos esprits et de sortir de cet état passif propre à la relaxation. " Ensuite, il y a un temps de verbalisation de l’expérience pour lui enlever tout caractère anxiogène et pour relativiser les émotions qui ont pu naître pendant la séance, indique Damien Bernard. Les bienfaits du watsu lors de cette étape sont de l’ordre de la sensation. C’est-à-dire que la personne ne va pas ressentir forcément du bien dans le sens thérapeutique du terme. Les individus décrivent souvent une perte de contrôle et puis une immense évasion dans des sensations qui ne sont pas descriptibles. Le ressenti est vraiment très individuel. Certaines personnes vont décrire la sensation d’avoir été un serpent dans l’eau. D’autres vont vous raconter qu’elles ont l’impression d’être un bébé dans les bras de leur mère. D’autres encore vont vous dire qu’elles avaient l’illusion d’être dans un autre monde. Les expériences sont très variées et pas faciles à étiqueter ". Une ou deux séances suffisent d’ailleurs pour que vous en ressentiez une détente profonde et que vous puissiez reproduire cette relaxation par vous-même. " Après le watsu, les gens se sentent profondément détendus, voire un peu perdus mais dans le bon sens du terme, raconte notre ostéopathe. C’est-à-dire que leurs repères physiques et sensoriels s’annulent pour un temps. Très souvent, les personnes mettent quelques minutes à réémerger vraiment. Il y en a même que l’on est obligé de solliciter pour les faire revenir à elles-mêmes. C’est donc vraiment une relaxation très profonde et après vient la sensation de bien-être total ".
Cette méthode peut aisément s’intégrer à un programme de perte de poids dans la mesure où elle tend à évacuer le stress. " Le watsu amène un état de détente aux personnes en surcharge pondérale, constate Damien Bernard. Finalement, cette technique peut donc agir de la même façon qu’un anxiolytique. Le côté anxieux ou anxiogène du lien à la nourriture chez ces sujets là peut être un peu gommé par cette activité. Mais l’essentiel, c’est que bien fait, un watsu va leur procurer une sensation de leur corps qu’ils n’ont jamais eu. Ils vont y capter du plaisir de manière claire, nette et précise dans un laps de temps très court. Et non pas comme ils le feraient évidemment en faisant du sport. Ce n’est pas du tout le même genre de sensation. Avec le watsu, les sujets vont se sentir légers, détendus et en confiance. Cette activité les aide à redécouvrir une image corporelle différente par le biais de l’apesanteur ". Cependant, pratiquer le watsu demeure très difficile pour les personnes qui ont peur de l’eau ou de se mettre sur le dos en milieu aquatique. " Ne pas aimer l’eau ou être mal à l’aise dans cet élément constitue la première limite à la pratique de l’activité. Mais ce n’est pas impossible pour autant, conclut notre intervenant. Le fait de faire confiance à quelqu’un dans l’eau n’est toutefois pas gagné. Les individus qui ont peur de cet élément vont être tellement tendus, contractés et vigilants qu’ils ne vont pas profiter du soin du tout. Il est donc essentiel de guérir déjà son aquaphobie pour ensuite pouvoir imaginer de faire un watsu dans de bonnes conditions ". À vous d’essayer !