Derrière ce nom étrange se cache une thérapie manuelle et corporelle capable de traiter des problèmes aussi bien physiques que psychologiques. Voici comment, avec la collaboration d’Isabelle Eschalier, kinésithérapeute et fasciathérapeute.
Une thérapie qui traite le corps et non le visage
La fasciathérapie a un nom qui pourrait facilement induire en erreur et laisser penser qu’elle est une technique axée sur le visage. Et bien non ! La fasciathérapie vient du mot « fascia » qui désigne un tissu particulier qui recouvre l’ensemble du corps, les organes, os, nerfs, veines, artères, muscles et fibres musculaires, telle une seconde peau. Cette thérapie, créée il y a 20 ans par Dani Bois, a pour objectif de soigner les maux du corps mais aussi ceux de l’esprit en effectuant de légères pressions. Elle se rapproche des autres thérapies manuelles, telles que l’ostéopathie, l’étiopathie, la masso-kinésithérapie, puisque toutes utilisent les mains et le toucher pour rééquilibrer le corps. Cependant, la fasciathérapie diffère en certains points, comme l’explique Isabelle Eschalier. « D’une part, l’une de nos spécificités est de travailler l’os, en tant que structure vivante, qui va s’adapter aux contraintes physiques et se modifier en fonction de ce que l’on peut vivre psychologiquement. Comme un muscle, l’os peut se durcir lorsqu’on est tendu. On ne le sent pas, mais ses modifications sont bien réelles. L’os est une réserve importante de vitalité et son équilibre est essentiel pour résoudre de nombreux symptômes ». La seconde différence réside dans le mouvement sensoriel qui est présent au sein du corps et génère la rythmicité de chaque structure anatomique. Si l’on pose la main sur un muscle, par exemple, celui-ci est toujours animé d’un rythme et d’une mobilité. Par contre, dans le cas où il existe un traumatisme physique ou psychologique, cette rythmicité va être perturbée et les paramètres du mouvement (vitesse…) sont modifiés à certains endroits du corps. L’avantage de la fasciathérapie est qu’elle ne fait jamais craquer les articulations. Le travail s’effectue toujours en douceur, tout en respectant la règle des trois i : lorsqu’un choc physique ou psychologique se traduit, l’une des parties du corps est alors immobile, insensible ou inconsciente. L’objectif du fasciathérapeute sera d’inverser ces différents états en rendant le corps mobile, conscient et sensible en le faisant réagir.
Comment ça marche ?
Qui est exactement un fasciathérapeute ? Certainement pas un extraterrestre mais bel et bien un médecin ou un kinésithérapeute qui a ensuite suivi une formation supplémentaire de 3 à 5 ans axée dans ce domaine.
La première séance débute toujours par un entretien préalable afin de bien cerner le problème, qu’il soit d’ordre physique ou psychologique. Le thérapeute cible la demande du patient afin de pouvoir, par la suite, orienter son traitement et le personnaliser. Ensuite, au fil des séances, le fasciathérapeute va être à l’écoute du corps de son patient en le manipulant avec douceur par le toucher. L’avantage de cette technique est qu’elle ne nécessite pas de focaliser sur la zone douloureuse. Vous serez surpris de constater que le thérapeute ne travaille pas forcément à l’endroit où vous avez mal mais plutôt à celui où se situe le blocage initial.
Le toucher est doux, profond et respectueux, et les pressions sont effectuées au bon endroit et au bon moment.
Tout le monde peut avoir recours à cette technique et à n’importe quel âge. Les séances ne sont jamais pré-établies et varient en fonction du problème à régler. Les douleurs aiguës peuvent être soulagées en trois séances alors qu’un traumatisme peut nécessiter des séances plus longues sur la durée.
De toute évidence, il ne faut parfois pas attendre d’avoir mal pour avoir recours à cette technique. Certaines personnes, préférant prévenir que guérir, font des séances régulières à titre préventif, afin de se sentir bien, à tous les niveaux au quotidien. La prévention permet d’apprendre à mieux écouter son corps, à détecter un déséquilibre lorsqu’il se présente et à ne pas attendre qu’un symptôme, une douleur se déclenchent.
A l’écoute du corps et de l’esprit
La fasciathérapie répond aux problèmes de dos, de sciatique, aux maux de tête et autres troubles du sommeil. Elle peut aussi accompagner une grossesse, participer à la préparation physique d’un sportif. Elle répond également à des problèmes plus complexes. Le corps est une machine qui n’est pas toujours facile à comprendre. Pourtant, lorsqu’il arrive d’avoir mal quelque part sans savoir pourquoi, il faut alors essayer de se souvenir de ce que notre corps aurait pu subir, même il y a très longtemps. Le corps a une mémoire et il n’oublie pas. Le praticien peut déceler un problème survenu des années auparavant et rééquilibrer le corps qui a subi un choc.
Parfois, certaines douleurs ne trouvent pas leur origine dans un accident ou un mauvais mouvement. Il faut alors chercher du côté de la vie, de son lot de stress et de soucis qui peuvent nous toucher. Le stress agit sur le moral mais aussi sur le corps qui va se manifester d’une manière ou d’une autre : cou rigide, épaules tendues, mais aussi agressivité, crises de larmes, fatigue. La fasciathérapie permet de rééquilibrer le corps, de restaurer son fonctionnement naturel afin de faire disparaître les symptômes. Cette thérapie est donc complète et apporte une solution personnalisée.