La perception de l’intériorité
Apprendre à connaître son corps n’est pas une démarche évidente, surtout à notre époque qui laisse peu de place à l’écoute de soi. Résultat : nous nous oublions et si quelques douleurs apparaissent, nous avons plus facilement recours aux médicaments (calmants, antalgiques…) plutôt que d’écouter ce qui se passe à l’intérieur de notre corps. L’une des particularités de la fasciathérapie est que le thérapeute a appris à développer chez lui une perception du mouvement sensoriel, de la matière et de ses modifications. « Il ne s’agit pas d’un don mais d’un apprentissage au fil des années, rigoureux et permanent », explique Isabelle Eschalier. Cette capacité à percevoir certaines choses dans le corps de quelqu’un d’autre que soi peut être partagée. Ainsi, un patient qui vient se faire soigner sera surpris, en même temps que le thérapeute travaille sur son symptôme, de développer sa capacité à percevoir une partie de ce qui se passe au sein de son corps. Il va sentir les zones bloquées, celles qui se relâchent et ira au devant de cette découverte primordiale. Car percevoir une chose est une façon de lui redonner vie, de l’intégrer dans la globalité du corps. Cette perception se travaille sur la durée, au fil des séances. Elle développe au fur et à mesure une attitude d’observation très fine et permet ainsi de percevoir des sensations jusque là inconnues de nous et difficilement perceptibles sans cet apprentissage.
La gymnastique sensorielle
L’objectif de la fasciathérapie est d’enlever le symptôme mais doit permettre au patient de prendre davantage conscience de son corps pour faire un travail préventif et éventuellement être autonome dans la gestion de son équilibre. Dans ce cadre, il est possible d’utiliser, de façon facultative, la gymnastique sensorielle. Celle-ci consiste à faire des exercices corporels, à exécuter des mouvements donnés par le fasciathérapeute en fonction des besoins. Cette gymnastique peut-être pratiquée dans plusieurs cas : dans le cadre d’une rééducation par un kinésithérapeute, de structuration pour un psychologue, de prévention pour chacun d’entre nous. Elle est une façon d’équilibrer les fonctions du corps. Il arrive que certains patients ne viennent en séance uniquement que pour travailler de cette façon et apprendre par eux-mêmes à conserver un équilibre.
Peut-on consulter pour un problème de poids ?
« Lorsqu’on travaille sur la physiologie, la spécificité du mouvement sensoriel est que nous allons avoir un impact sur le corps et le psychisme », explique Isabelle Eschalier. En fonction de l’organisation des paramètres du mouvement, on va travailler sur les axes, au nombre de trois, et autour desquels notre psychologie se structure: un axe haut/bas, un axe avant/arrière et un axe droite/gauche. Parfois, un de ces axes peut être décalé et générer un mal-être chez la personne qui ne va pas pouvoir être en phase avec elle-même. Le but va être de réinstaller cet axe là où il doit être positionné. Un exemple pour mieux comprendre : si, dans le mouvement avant/arrière qui doit normalement être symétrique, il n’y a plus que le mouvement vers l’arrière qui est possible, la personne n’a plus cette capacité d’aller de l’avant et de s’engager dans les choses. La fasciathérapie permet de lui restituer intérieurement cette possibilité, le potentiel à aller mieux. « Quand il existe des problèmes d’obésité ou d’anorexie, nous allons modifier ce rapport au corps pour permettre à la personne de reprendre une action normale avec elle-même. Bien entendu, nous n’allons pas traiter un problème de lumbago comme on traite l’obésité, dont le travail sera plus long et devra être mené en relation avec un nutritionniste », conclut notre intervenante.
À savoir
Le prix d’une séance d’une heure est de 60 € environ. Selon les kinésithérapeutes et les médecins, les séances peuvent être remboursées.