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L'autre visage de la chirurgie esthétique

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Le binôme psychologue-chirurgien doit-il être systématique ? Pas nécessairement. L’entretien préalable avec un psychologue peut aider la patiente en difficulté à se réapproprier son histoire. Il peut l’amener à réfléchir sur ce qui l’a poussée à vouloir transformer son corps, voire à renoncer à l’opération après avoir compris le rapport qu’elle entretient avec elle-même et les autres. L’accompagnement thérapeutique post-opératoire peut également jouer un rôle majeur pour être épaulé, et non jugé. « Le travail de transformation psychologique doit parfois s’inscrire en parallèle de la transformation corporelle afin d’éviter l’apparition de troubles de l’image de soi », explique Sandra Murco. Mais si le psychologue s’avère indispensable dans certains cas, sa présence systématique est loin d’être évidente. « Il est difficile pour un chirurgien de proposer à ses patientes de consulter un psy, alors qu’elles viennent le voir pour leur image, rajoute-t-elle. Imposer systématiquement un psy reviendrait à placer celui-ci comme garde-fou. Or, son intervention avant l’acte opératoire semble désaccordée par rapport à une simple demande de modification corporelle ». Le Dr Nicolau est du même avis : « Je ne vois pas l’intérêt d’un binôme systématique. La plupart des personnes qui consultent ne sont pas mal dans leur peau. Elles envisagent juste la chirurgie esthétique comme une continuité de leur vie. Après l’opération, elles repartent satisfaites parce que leur défaut a été corrigé ». Mathilde, 38 ans, se félicite d’avoir refait ses seins malmenés par deux grossesses et les allaitements. « Ils tombaient et avaient perdu de leur galbe. J’ai décidé de me faire poser des implants mammaires pour leur rendre leur forme initiale. J’aurai été choquée que le chirurgien me propose de voir un psy. Ma tête allait très bien. Je venais juste pour ma poitrine ! ». Catherine, la cinquantaine, souhaitait aligner un nez tordu qui la complexait depuis des années. « Faute de moyens, j’ai eu recours à la rhinoplastie tardivement. J’ai longtemps économisé et mûrement pesé le pour et le contre avant de me lancer. A présent, je suis vraiment ravie du résultat. Je trouve mon profil plus harmonieux. Cette opération a corrigé mon défaut. Il n’y a aucun problème psychologique à chercher derrière tout ça ».
 

Le résultat positif de la chirurgie esthétique

Autrefois, la chirurgie esthétique avait une connotation sulfureuse et négative. Ceux et celles qui y avaient recours passaient pour des « tordus ». Ce temps-là est révolu. Sans être des exceptions, les personnes qui ont besoin d’un accompagnement psychologique pré ou post-opératoire ne sont pas représentatives de la clientèle des cabinets esthétiques. Dans la plupart des cas, il n’est pas question d’inconscient. La chirurgie esthétique a bel et bien un impact positif sur l’estime de soi et le bien-être corporel. À condition que les chirurgiens gardent toujours à l’esprit le recours, parfois indispensable, du psychothérapeute afin de préserver les patientes vulnérables. À condition de ne pas entrevoir le bistouri comme un moyen d’embellir ou d’adoucir un quotidien parfois éprouvant. À condition d’avoir mûrement réfléchi sa décision et de recourir à cet acte pour soi, et non pour quelqu’un d’autre ou pour ressembler à un stéréotype. Comme le conclut très bien Sandra Murco : « de la réussite d’une opération dépend l’équilibre affectif ».