Une étude SU.VI.MAX 2 est en projet mais sa durée, son protocole et ses objectifs ne sont pas encore établis. En revanche, les volontaires sont appelés à continuer de prendre la gélule et de passer des examens sanguins. Cela tombe bien pour Claire qui voulait de toutes façons terminer ses gélules. Elle n'a donc pas besoin de tergiverser et de se demander si elle va une nouvelle fois proposer ses services à la science : « cette idée est très bien, car elle permet de pousser l'étude sur du long terme. J'accepterai de remplir les formulaires et de faire d'autres bilans sanguins, si cela peut aider la recherche à avancer. » L'entretien téléphonique touche à sa fin. Nous n'avons pas envie de quitter cette femme, intéressante et généreuse. Nous avons envie de faire durer la conversation, de lui demander encore si, vraiment, à aucun moment elle ne s’est pas sentie investie d'une mission, ou bien si elle n'a pas eu envie d'abandonner. Et bien non, pour cette femme, sa vie de Suvimaxienne n'a pas changé. Non, elle ne s'est pas sentie investie d'une mission car son action lui a paru tout à fait logique. Comme argument, elle nous glisse quand même que les anglophones ont tendance à se porter volontaires très facilement en se ralliant à des causes diverses, et que c'est aussi l'éducation qu'elle a reçu qui lui a donné l'envie de participer activement à cette expérience ». A nous, alors, de lui dire que, sans elle et tous les autres volontaires, cette étude n'aurait pas pu aboutir. Nous lui disons merci pour sa gentillesse, la simplicité avec laquelle elle a bien voulu répondre à nos questions. Et surtout, nous voulons lui exprimer notre admiration. Car son action peut paraître banale, mais tout le monde n'accorde pas un peu de son temps pendant tant d'années, pour une bonne cause et le bien de la communauté. Cette action, cette part de soi-même, que l'on offre aux autres sans rien attendre en retour porte deux noms : générosité et solidarité. Cette générosité et cette solidarité mêmes qui aident à faire avancer le monde et à le rendre meilleur.

Les objectifs de l'étude ont été de mesurer l'impact des apports en micronutriments antioxydants. Mais aussi de constater sur du long terme une analyse épidémiologique sur l'alimentation et l'état nutritionnel des Français.
• mars 1994 : appel médiatique aux volontaires pour mener à bien l'étude SU.VI.MAX, après 3 ans de mise au point.
• 79 000 volontaires pour 13 017 sujets sélectionnés et nommés Suvimaxiens (environ 7713 femmes et 5800 hommes).
• 30 millions de gélules fabriquées. Ces volontaires ont été divisés en deux groupes : l'un recevant une gélule contenant l'antioxydant, c'est à dire des vitamines et des minéraux l'autre recevant une gélule placebo.
Au cours de cette étude :
739 volontaires ont abandonné
736 ont été perdus de vue
79 % de la quantité des gélules ont été consommées
174 décès ont été recensés (mort sans rapport avec l'étude, mais pour des raisons diverses)
271 maladies cardiovasculaires ont été comptées.
562 personnes ont présenté un nouveau cancer, avec une différence entre les hommes et les femmes. Chez les hommes, le risque de cancer a diminué de 31 % par rapport au groupe Placebo.

• 45 % des hommes entre 45 et 60 ans sont en surpoids contre seulement 18 % des femmes. Et 79 % d'entre elles, âgées de 35-45 ans, ont un poids idéal.
• La consommation de vitamine C est stable au cours des 8 années de l'étude, avec une consommation quasi-similaire chez les hommes et les femmes, mais une consommation plus élevée chez les cadres et les professions intellectuelles supérieures, et plus faible chez les agriculteurs et les ouvriers.
• Les taux les plus bas de cholestérolémie se situent dans le Nord-Est de la France.
• La glycémie, plus élevée chez l'homme que chez la femme, augmente avec l'âge. Elle est aussi plus fréquente chez les ouvriers et moins fréquente chez les cadres, professions intellectuelles et toute personne ayant suivi des études supérieures.