Du regard d’autrui…
Les normes culturelles
Toutefois, la question de la beauté masculine est très controversée. Être beau n’est pas considéré comme l’attribut le plus valorisé chez l’homme. Plus que la beauté masculine, c’est un corps musclé qui semble correspondre chez l’homme à une « virilité » effective (dominance, directivité, agressivité). Mais d’autres caractéristiques (popularité, intelligence, aptitudes sociales, réussite professionnelle) contribuent à sa « valeur » sociale. Par contre, l’association stéréotypée de la beauté d’une femme à la « féminité » est définie par notre culture. Dès l’enfance, la petite fille reçoit des incitations à se comporter de manière « typiquement » féminine (réceptivité, douceur, absence d’agressivité, séduction). Les parents encouragent leurs filles à être dociles, obéissantes et coquettes. À l’inverse, ils ont tendance à encourager les garçons à défendre leurs intérêts et à affirmer leur personnalité ; ils supportent plus mal la timidité chez les garçons que chez les filles. Ainsi, les individus se comportent-ils de manière spécifique et selon un « style » relationnel conforme aux normes de « féminité » chez les femmes et à des normes de « compétences sociales » chez les hommes.« La beauté, la féminité, la minceur sont des normes culturelles très fortes dans notre société : une femme se doit d’être séduisante »
Le regard des autres
Ces stéréotypes culturels normatifs influencent notre regard sur autrui. À partir de la conformité ou de la déviance d’autrui vis-à-vis du corps « idéal », nous inférons sa personnalité. L’apparence physique (attrait physique, minceur, taille, expression du visage, âge…) apporte des informations que nous associons à des traits de personnalité, plus ou moins désirables.Des études ont montré que les individus les plus beaux sont les plus récompensés socialement, ceci dans divers contextes (école, groupe de pairs, interactions avec des inconnus, relations amoureuses, milieu professionnel) et de diverses façons (regards, sourires, comportements de soutien et d’aide, richesse relationnelle, notation et recrutement, pouvoir de persuasion…). En revanche, les individus les moins attrayants sont les plus fortement pénalisés dans ces diverses situations. Chaque individu intégrerait ces attentes et ces comportements effectifs et s’y conformerait dans une certaine mesure. Ainsi, l’image corporelle est en partie déterminée par le corps biologique et par le regard d’autrui qui n’en saisit que l’apparence. Toutefois, le corps objectif et l’apparence peuvent être modifiés par la manière dont l’individu perçoit son propre corps.