L’artiste, qui prépare un nouvel album, vient de sortir une compilation de ses plus grands succès. Elle en profite pour nous donner de ses nouvelles et nous raconter comment elle vit, sur la Côte Basque. Faisons à nouveau connaissance avec un auteur compositeur interprète au talent sans cesse renouvelé.
Savoir Maigrir : “ Si j’étais un homme ” est une des chansons les plus romantiques qui ait jamais été écrite. Une expérience en particulier vous en a-t-elle inspiré le texte ?
Diane Tell : Oui, j’étais amoureuse de quelqu’un à l’époque qui m’a inspiré cette chanson. En même temps, il y a aussi dedans une petite critique sociale. Le garçon que j’aimais était très pauvre, moi je l’étais aussi quoique un peu moins, et je lui disais que si j’étais un homme, je ferais toutes ces choses dont je parle dans cette chanson, mais que je ne pouvais pas les faire pour ne pas lui voler sa place au sein du couple. Je lui ai quand même offert des fleurs et des voyages comme dans la chanson, mais je voyais bien qu’il se sentait un peu dévalorisé. Dans nos sociétés, il y a des différences à respecter entre hommes et femmes. Féminisons le monde au lieu de le masculiniser, voilà le message de cette chanson. Que les hommes soient un peu plus sensibles pour pouvoir rendre le monde un peu moins agressif.
S.M. : Ne pensez-vous pas que cette chanson, qui a eu un énorme succès, n’a pas un peu éclipsé le reste de votre carrière, le public étant resté polarisé sur ce titre là ?
D.T. : C’est sûr. Je n’ai pourtant jamais rien fait pour minimiser ce titre, je l’assume complètement. Disons que ça aurait pu être pire, on aurait pu se focaliser sur une horrible erreur de jeunesse, un titre alimentaire dont j’aurais eu honte ! Mais ce n’est pas le cas et puis ça reste quand même un grand plus, pour un auteur compositeur, d’avoir une chanson comme celle là qui marque les gens et qui les touche. Ce n’est pas que ce titre efface les autres, disons que c’est surtout qu’il donne un style d’idée de la musique que je fais qui n’est pas complet.
S.M. : Vous êtes l’une des rares chanteuses qui soit à la fois auteur compositeur et également interprète, là où beaucoup d’autres chanteuses se contentent juste d’interpréter les titres écrits par d’autres. Qu’est-ce qui vous plaît le plus, chanter ou composer ?
D.T. : C’est la partie créative qui me plaît le plus, c’est certain. Je suis beaucoup plus attachée au mode de travail de l’artiste, qui entend une chanson dans sa tête qui n’existe pas encore et qui va devoir la faire exister. C’est une démarche passionnante, car dans la création il y a un mélange entre les choses qui nous entourent, et ce que l’on ressent à l’intérieur : “ voilà le monde, et voilà comment moi je le vois ”. L’interprète a un problème très difficile, car en plus d’être une voix, il faut qu’il possède un répertoire qui lui appartienne. Donc il doit arriver à trouver des auteurs compositeurs qui arrivent à se fondre dans son propre style. Le métier est très axé sur les chanteurs, les gens qu’on met en avant, bien plus que sur les compositeurs ou même les auteurs, dans un pays comme la France qui est pourtant très littéraire. D’ailleurs en ce moment je suis en train de créer un mouvement appelé “ le mouvement des louves ”, avec ma maison de disques. L’idée, c’est de réunir des femmes qui chantent leurs propres compositions et qui sont très impliquées dans la création. Les femmes restent des muses pour le public qui a du mal à les considérer comme des créatrices, contrairement aux hommes parfaitement reconnus dans ce domaine.
S.M. : Vous êtes très discrète, préservant soigneusement votre vie privée, tout en étant pourtant restée très présente dans l’esprit des français.
Pourriez-vous révéler, en exclusivité pour Savoir Maigrir, un scoop que vous n’avez encore jamais avoué à aucun journaliste ?
D.T. : Comme je ne vis pas à Paris, je suis assez discrète… J’ai déjà annoncé récemment dans une émission de radio que j’allais me marier, donc ce n’est plus vraiment un scoop !
S.M. : Eh bien parlez-nous de votre fiancé. C’est un artiste, lui aussi ?
D.T. : Mon futur mari, Pierre, est épicier. Il tient une épicerie à Biarritz qui s’appelle “ La maison Arostéguy ” et qui existe depuis 1875. Je l’ai rencontré dans cette boutique, car je fais mes courses là-bas depuis quatorze ans que j’habite cette ville. Pendant les onze premières années, si je connaissais bien son grand-père, je voyais parfois Pierre en compagnie de sa sœur, mais je croyais que c’était sa femme ! Puis un jour j’ai appris qu’il était célibataire, et comme je l’étais aussi nous nous sommes rapprochés et aujourd’hui nous sommes ensemble depuis 3 ans.
S.M. : Dans les années 80, vous avez joué et chanté dans “ La légende de Jimmy ” de Michel Berger et Luc Plamandon, et dans “ Marilyn Montreuil ”, de Jérôme Savary. Quel regard portez-vous sur l’engouement récent du public français pour les comédies musicales ?
D.T. : A part Starmania qui a vraiment marché, la première comédie musicale à avoir percé est Notre Dame de Paris. Avec ce spectacle, la folie a commencé. Je pense que si nos comédies musicales avaient été lancées dans la foulée aujourd’hui, elles auraient bien mieux marché qu’à l’époque. J’ai été de toutes façons ravie d’avoir fait ces spectacles, ce fut une expérience inoubliable. Je n’ai vu aucune des nouvelles comédies musicales, essentiellement parce que je sors très peu. Et puis j’avoue que les spectacles, j’aime bien les voir mais je préfère quand même les faire !
S.M. : Votre best of est sorti en début d’année, et vos sept premiers albums sont désormais disponibles en CD depuis le mois de juin. A quand un nouvel album ?
D.T. : Un nouvel album est prévu à la fin de l’année ou au début de la prochaine, et sera intitulé “ Popeline ”.
S.M. : Vous ne possédez pas de télé. C’est à dire que vous parvenez à vous passer de “ Star Academy ”,
d’ “ A la recherche de la nouvelle star ” et autres
“ Popstars ” ? Mais quel est votre secret ?
D.T. : Ah non, j’aime bien regarder ce genre d’émissions ! Et même si je n’ai pas la télévision, je m’arrange pour aller les voir chez des copains ! Il y a dedans des gens assez touchants, aux niveaux artistiques souvent très élevés. Ces jeunes ont un réel talent, et ce ne sont pas forcément les gagnants qui chantent
le mieux ! Si ces jeunes s’accrochent, je crois qu’ils pourront réellement faire carrière. Ce qui est touchant chez eux, c’est essentiellement leur sincérité. Dans ces milieux là, les gens sont plus faux-culs qu’autre chose. Alors que ces gamins sont d’une naïveté… Ceux qui débarquent de leur province apportent une authenticité qui manque à ce métier.
S.M. : Avec la ligne que vous avez, vous mettez-vous parfois au régime ?
D.T. : Je m’intéresse beaucoup à la diététique, et si j’aime bien le vin et bien manger, depuis presque 20 ans je suis végétarienne. C’est l’alimentation industrielle qui apporte les graisses superflues dans nos pays industrialisés. Moi je fabrique mes propres produits de beauté, j’essaie de faire pousser mes propres légumes, et je pense que pour une vie agréable, pour un bon vivant comme moi qui n’aime pas faire de régimes, l’idéal est de chercher à modifier son mode de vie, sa façon de consommer, se rapprocher de la nature.
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