La perte pondérale est indispensable à l’amélioration de l’insertion socioprofessionnelle, de la santé physique et du bien-être psychique de l’obèse... Ces arguments sont largement utilisés pour convaincre celui-ci qu’il doit maigrir. Sont-ils exacts ? L’amaigrissement est-il vraiment source d’un épanouissement physique et psychique ? Perdre du poids résout-il tous les problèmes de l’obèse ?
La situation au cours de l'amaigrissement
Une lutte contre la prise alimentaire
La première chose qu’une personne obèse doit affronter lorsqu’elle maigrit, c’est la faim. Celle-ci est toujours là, présente à chaque instant, dévorante, envahissante.
La faim se traduit alors par une préoccupation incessante à propos de la nourriture qui engendre inévitablement de l’irritabilité, de l’anxiété, voire de la dépression.
En outre, lorsqu’une personne obèse renonce à un comportement alimentaire excessif, elle perd aussi sa stratégie habituelle d’ajustement face à certains événements ou situations problématiques. Effectivement, manger ne consiste pas seulement à apporter des nutriments à son organisme, c’est aussi un moyen de lutter contre le stress ou d’éviter les conflits. Dès lors que le grignotage est interdit, comment gérer les émotions qui submergent, les événements qui déroutent, les autres qui imposent leurs désirs ?... Il devient indispensable de trouver d’autres moyens de faire face aux difficultés de l’existence. Afin d’y parvenir, un soutien psychologique peut s’avérer bénéfique.
Un confort physique indéniable
Au fur et à mesure que les kilos fondent, certains gestes ou mouvements, auparavant entravés par l’excès de graisse, redeviennent possibles : se pencher à droite ou à gauche, se baisser, s’accroupir, s’asseoir en tailleur, croiser les jambes, les bras... De même, marcher ou monter un escalier cessent de demander des efforts disproportionnés. Le corps, moins pesant, occasionne moins d’essoufflement lors de ces activités. Le corps, dans son ensemble, est moins douloureux.
Durant cette période de perte pondérale, l’individu imagine le corps parfait qu’il aura à l’issue de ses efforts. En fait, l’obèse, qui refusait de s’identifier à un corps gros et difforme, ne s’identifie pas davantage à ce corps en mutation. Il met en place de nombreux de scénario imaginaires en prévision de ce corps mince. Il se perd en grandioses rêveries dans lesquelles, possesseur d’un corps idéal, il séduit tout le monde et réussit tout ce qu’il entreprend. C’est la période idyllique de l’amaigrissement où tous les espoirs sont permis.