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L'art d‘aimer: qu'en attendent les femmes ?

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Il faut se rendre à l’évidence : les femmes sont en quête de plaisir avec la même gourmandise, la même obstination que les hommes.

Fini (ou presque) le temps des cachotteries et des fausses pudeur, des simagrées et des histoires à l’eau de rose : pour reprendre une expression connue, les femmes sont désormais des hommes comme les autres. Cette évolution des mœurs est partie liée à la participation féminine à la vie économique. En “gagnant sa vie” la femme encaisse aussi de nouveaux droits, comme celui de séduire qui bon lui semble, de décliner des offres insignifiantes, d’exiger que le service rendu soit à la hauteur des promesses faites pour la convaincre…

Cette tendance moderne vers l’égalité des sexes devant la réussite professionnelle, le partage des tâches domestiques et l’éducation des enfants, ou encore la possibilité de répudier un compagnon inefficace ou mal élevé, modifie profondément le “rapport des forces” entre les hommes et les femmes. Les lois classiques de l’offre et de la demande en matière de sentiments et de sexualité sont bousculées. Parce qu’ils ont grandi dans cette ambiance, que le SIDA et la contraception font partie de leur univers quotidien, nombre de jeunes gens s’adaptent au nouveau style de guérilla qui prévaut aujourd’hui en Faculté ou à l’atelier, en “boite” ou en soirée, pour draguer leur part de “copines”. Par contre, la génération précédente est bien mal en point et progresse à tâtons avec une visibilité réduite à quelques certitudes proches de la date de péremption, telles que la passivité féminine, expliquant la tendance innée des épouses à la docilité par exemple, ou encore le sublime pouvoir de l’érection, seul maître à bord de la jouissance vaginale…

Evidemment, la réalité dépasse la fiction d’une “révolution sexuelle”, qui parcourait l’Occident contemporain, rendant magique enfin pour tous le droit au plaisir. Ce serait trop simple, comme un slogan publicitaire. Si les mentalités évoluent, les corps eux, ne changent pas. Depuis des centaines de milliers d’années la peau et les organes des femmes sont exactement identiques, de générations en générations, démontrant leur formidable adaptation à mettre au monde des bébés, mais résistant toujours autant à rendre cette fonction systématiquement voluptueuse. Rien de comparable donc avec l’automatisme de l’orgasme masculin qui “récompense” l’éjaculation sans effort et sans gloire.
Très jeunes déjà, les femmes vont constater cette injustice de la Nature, et espérer y remédier en comptant sur le savoir faire de leurs compagnons pour punir la paresse de leurs zones érogènes et leur donner accès à plus de sensualité. Or, cette dépendance est redoutable, obligeant la sexualité féminine à passer, qu’on le veuille ou non, à un moment ou à un autre de son histoire par des épisodes de partenariat, de subordination à l’appétit de quelqu’un d’autre, généralement un homme. Pour jouir à deux, les femmes doivent mettent leur sexe en copropriété. C’est là que tout se gâte. La rébellion des nouvelles générations, n’admettant plus de subir comme leurs aînées une autorité masculine “dégradante”, débouche souvent dans une impasse : à force de placer la barre de plus en plus haut, aucun homme n’est en mesure de la franchir, et les candidates courent le risque de rester seule…