Adolescence à risque
Les jeunes boivent de plus en plus et de plus en plus tôt. Les premiers contacts avec l’alcool s’établissent vers 10-12 ans et les habitudes régulières de consommation s’installent entre 15 et 18 ans. Les boissons utilisées par les jeunes sont essentiellement la bière et les alcools forts. La recherche délibérée de l’ivresse, de la “défonce”, de la rapidité et de l’intensité des effets par des alcools forts est caractéristique de l’alcoolisation à l’adolescence.
Cette conduite peut prendre plusieurs formes :
- L’alcoolisation peut avoir pour fonction l’intégration au monde de l’adulte : en famille, au moment des fêtes ou même plus régulièrement, à l’occasion du service militaire ou lors de la première embauche, l’habitude de boire s’installe par pression du groupe.
- L’alcoolisation peut aussi être utilisée comme moyen d’automédication. Les effets soit sédatifs, tranquillisants ou antidépresseurs ou excitants de l’alcool sont recherchés. Cet alcoolisme est souvent solitaire, caché.
- Enfin, l’alcoolisation peut prendre un forme toxicomaniaque lorsqu’elle est associée à la consommation de médicaments psychotropes ou de drogues illicites afin d’en amplifier les effets.
Quelques complications organiques
Multiples, les complications organiques liées à l’alcoolisation ne peuvent que faire l’objet d’énumérations succinctes.
- L’alcool augmente les risques de cancers de la gorge, de la bouche et de l’oesophage.
- L’alcoolisation chronique peut entraîner une cirrhose ou un cancer du foie.
- Les grands buveurs sont davantage exposés à l’hypertension artérielle et aux crises cardiaques.
- Des retentissements osseux tels que l’ostéoporose peuvent survenir.
- Des problèmes cutanés comme la couperose apparaissent : les alcooliques souffrent souvent de rougeurs permanentes dues à l’éclatement des vaisseaux sanguins hypodermiques.
- L’alcool étant très calorique, l’obésité est fréquente chez les grands buveurs.
Le traitement
Les objectifs à atteindre sont de deux ordres. Il faut en effet traiter le symptôme alcool et ses complications, c’est à dire effectuer une rupture avec le produit, opérer un sevrage. Le traitement de l’alcoolique passe nécessairement par cette étape et l’abstinence devra être définitive. Il faut aussi aider le patient à réorganiser sa vie, restaurer ses capacités relationnelles, retrouver son autonomie. L’objectif est de permettre à l’individu de se reconstruire d’un point de vue personnel, familial et social grâce à la liberté retrouvée par ce moyen incontournable qu’est pour lui l’absence d’alcool. Certes, ces principes sont faciles et rapides à énoncer mais l’abstinence est difficile et le traitement nécessite une prise en charge à long terme. Un suivi médical et un accompagnement adapté à chaque individu est indispensable. De même, une thérapie individuelle ou une thérapie de groupe peuvent constituer un soutien majeur.
Comment aider une personne alcoolique ?
Il est très difficile d’aider une personne alcoolique et de l’amener à consulter. C’est pourquoi, la mettre en contact avec un accompagnant (membre d’une association d’“anciens buveurs” par exemple) est souvent le geste le plus utile que puissent effectuer les proches. Le mieux est de demander conseil auprès d’une association d’“anciens buveurs” accueillant les familles ou d’une association réservée aux proches d’alcooliques.