Entretien avec le Dr Gérard Leleu, psychothérapeute de couple :

Savoir Maigrir : Quelle est l’importance du toucher dans une relation de couple ?
Dr Gérard Leleu : Le toucher est indispensable dans toute relation humaine. Les mots peuvent déformer les sentiments ou la pensée mais les gestes, les étreintes, les caresses ne mentent pas. Le toucher est également important par ses effets psychologiques et physiologiques. La caresse a des vertus tranquillisantes, apaisantes et décontracturantes.

S.M. : Quelle est la nécessité des caresses dans les préliminaires ?
Dr Gérard Leleu : Avant, c’était un drame, les hommes étaient expéditifs lorsqu’ils faisaient l’amour. De nos jours, ils ont compris que pour stimuler le désir et l’excitation de leur compagne, ils ont besoin de les caresser pour éveiller leurs sens et les préparer à l’acte sexuel. À noter toutefois que les caresses du postlude (après l’amour) me semblent tout autant nécessaires que celles du prélude. Elles prouvent à la femme qu’elle n’a pas été un simple objet d’assouvissement et lui montrent la gratitude et le respect qu’on a pour elle. Les caresses des préliminaires relèvent plus de la technique et de la tactique, alors que les caresses après l’amour relèvent assurément de la tendresse et de la reconnaissance de l’autre. 

S.M. : Sait-on encore toucher l’autre ?
Dr Gérard Leleu : Dans les séminaires de perfectionnement de la sexualité dans le couple, on interdit aux gens tout contact sexuel les premiers jours, dans le but d’apprendre aux partenaires à s’intéresser au corps de l’autre dans son intégralité. On constate que généralement les partenaires stimulent essentiellement, pendant l’amour, les organes génitaux. Hors, ceux-ci ne représentent qu’une surface de quelques centimètres carrés, alors que la surface totale du corps est de 18 000 cm2, où 1 million 500 000 récepteurs attendent les caresses. Les hommes, dont la sensualité est centrée autour du pénis, oublient bien souvent que la sensualité de la femme est, quant à elle, beaucoup plus diffuse et relative au reste du corps. Négliger toutes les autres zones érogènes du corps de la femme peut être source pour elles d’insatisfaction sexuelle.