Les hépatites B et C sont des maladies graves et transmissibles qui peuvent évoluer en infection chronique et entraîner des complications, comme la cirrhose et le cancer du foie. Le point sur ce problème de santé publique qui touche des milliers de personnes en France.
En France, si une personne sur deux ignore sa maladie, environ 600 000 à 700 000 sont touchées par les hépatites B et C qui sont la cause de plus de 5000 décès chaque année lorsqu’elles ne sont pas soignées. « Ces hépatites peuvent évoluer en infection chronique et entraîner des complications quand l’organisme ne parvient pas à les éliminer naturellement », explique le Pr Jean-Pierre Zarski, Chef du Service Digestif Dune du Chu de Grenoble et Président de la Fédération nationale des Pôles de référence et Réseaux Hépatites (FPRH).
L’hépatite B se transmet par voie sexuelle, sanguine (toxicomanie intraveineuse) ou de la mère à l’enfant au moment de l’accouchement. Dans 90 % des cas, elle est éliminée naturellement par l’organisme. Mais dans 10 % des cas, elle évolue vers une forme chronique, entraînant avec elle son cortège de complications, dont l’inflammation du foie. Comme le diabète, l’hépatite B se soigne mais ne se guérit pas.
Quant à l’hépatite C, elle se transmet essentiellement par le sang. Elle touche surtout les personnes transfusées avant 1990 et les toxicomanes puisque l’injection de drogues par intraveineuse est le principal mode de contamination de cette hépatite. Dans 70 % des cas, le corps ne parvient pas à l’éradiquer : le virus évolue vers une hépatite chronique. En revanche, à la différence de l’hépatite B, l’hépatite C se guérit grâce à des traitements efficaces qui éradiquent définitivement le virus.
Dans les deux cas, le problème des hépatites, c’est qu’elles font partie des maladies silencieuses qui ne s’annoncent pas et ne s’accompagnent pas de symptômes particuliers, hormis une grande fatigue ou des nausées dans quelques cas. Pendant des années, la personne peut donc être porteuse du virus sans le savoir, jusqu’à ce que surviennent les complications au niveau du foie (cirrhose, cancer), parfois mortelles.
Les moyens de les éviter
Le dépistage par une simple prise de sang est le principal moyen pour éviter la maladie et sa progression. « Sans oublier la vaccination pour l’hépatite B, précise le Pr Zarski. Doivent être vaccinés en priorité les nourrissons de mère AgHBs, les adolescents au moment du risque majeur de la toxicomanie et des premiers rapports sexuels et toutes les personnes à risque, telles que les toxicomanes, les prostituées… ». Pourtant, en France, seulement 20 à 30 % des nourrissons sont vaccinés. Un pourcentage assez faible qui serait dû au débat survenu autour du risque de transmissions de maladies comme la sclérose en plaques en cas de vaccination contre l’hépatite B. Pourtant, comme l’assure notre intervenant, aucun danger n’est à craindre. « Il n’y a aucune preuve démontrée d’un lien entre cette vaccination et le développement d’une sclérose en plaques. Il est donc tout à fait souhaitable de vacciner les nourrissons de mère porteuse du virus, sans craindre pour leur santé ». Sans oublier la vaccination de l’entourage familial proche d’une personne porteuse du virus.
- Réduire, voire arrêter sa consommation d’alcool (notamment en cas de cirrhose)
- Ne pas avoir de surpoids ou d’obésité, qui aggravent les maladies du foie
- Faire attention à toutes prises médicamenteuses et éviter celles qui sont toxiques pour le foie