Traitements des hépatites : le point positif
 

L’hépatite B ne se guérit pas mais son traitement repose sur quatre médicaments (l’interféron pégylé sous forme d’injection une fois par semaine, la lamivudine, l’adéfovir et l’entécavir) qui permettent de stabiliser les deux tiers des patients. De nouvelles molécules en cours de développement devraient améliorer encore les traitements, notamment en diminuant les effets secondaires.

Peut-on espérer un jour guérir l’hépatite B ? « Si les progrès sont significatifs, on peut penser pouvoir un jour la guérir, mais ce n’est pas pour tout de suite. Pour le moment, le traitement stabilise et bloque le virus. Il stoppe la progression de la maladie ainsi que les complication qui l’accompagnent ».
Concernant le traitement de l’hépatite C, à suivre de 6 mois à un an, il consiste en une injection par semaine et des comprimés à prendre tous les jours et dont la posologie diffère selon le type de virus. Il permet de guérir 50 à 90 % des malades.

Si le nombre des hépatites C est stable, l’hépatite B, en revanche, progresse. Alors que 100 000 à 150 000 personnes étaient touchées, il y en aurait aujourd’hui près de 300 000 contaminées. « L’augmentation du nombre de malades est liée aux mouvements des populations, notamment avec l’arrivée de celles provenant de zones d’endémie, comme l’Afrique, l’Asie ou encore le Maghreb, justifie le Pr Zarski. Sans oublier la toxicomanie intraveineuse qui ne faiblit pas. Il faut se méfier de l’hépatite C : comme elle ne se guérit pas, le nombre de malades ne peut pas diminuer ».
Malgré ces chiffres importants, les Français se sentent-ils vraiment concernés et sensibilisés par cette maladie qui demeurent un réel problème de Santé publique ? « Certes, le grand public a entendu parlé des hépatites mais pas assez, répond notre intervenant. Pour vous donner un exemple, tous les ans, il y a un peu moins de mille morts liés au Sida en France, alors qu’il y en a 4000 à 5000 liés aux hépatites. Cette différence de chiffres entre les deux maladies s’expliquent par le fait que le Sida est diagnostiqué assez rapidement et ses signes d’alerte sont beaucoup plus forts, ce qui n’est pas le cas pour les hépatites qui sont le plus souvent asymptomatiques. Les malades consultent parfois trop tard. Résultat : le nombre de maladies graves du foie (cancer et cirrhose) augmente ». Le message est donc clair : il faut penser aux hépatites. « C’est un peu la maladie de monsieur tout le monde, conclut le Pr Zarski. Voilà pourquoi il ne faut pas hésiter à consulter un médecin lorsqu’on constate une fatigue anormale ou si l’on est sujet à un risque particulier* ».