Comment sont constitués les anévrysmes ?
Les gros troncs artériels sont comparables à des tuyaux élastiques dont la paroi est épaisse pour résister aux coups de boutoirs provoqués par l’ondée sanguine que le cœur propulse violement à chaque contraction, et ce, soixante dix fois par minute en moyenne, vingt quatre heures sur vingt quatre et toute la vie sans interruption. L’anévrysme est une dilatation de la paroi qui s’accompagne d’un amincissement. Une fois constitué, l’anévrysme va continuellement se dilater et la paroi artérielle s’amincir sous l’effet incessant de la pression sanguine. Cela va aboutir à la rupture ou à la fissuration du vaisseau et à une hémorragie interne. Des spécialistes ont même évalué la vitesse de progression de l’anévrysme à un demi-centimètre de diamètre par an. La plupart du temps, les anévrysmes ne produisent pas de signes avant de se rompre, parfois le sujet éprouve de vagues douleurs, enfin dans certain cas il s’agit d’une découverte fortuite au cours d’un examen pratiqué pour une autre cause.
Quels sont les anévrysmes les plus fréquents, leurs causes, leurs traitements ?
- Les anévrysmes, en dehors de ceux des artères cérébrales, siègent souvent sur l’aorte abdominale, entre l’insertion des artères rénales et sa bifurcation en Y où elle se divise en ces deux branches que sont les artères iliaques auxquelles vont faire suite les artères fémorales, qui irriguent les membres inférieurs.
- soit d’origine congénitale, provenant d’une malformation existant à la naissance.
- soit l’athérome, processus dégénératif de la vascularisation lié à une perturbation du métabolisme des graisses et souvent associé au diabète.
- Le traitement classique des anévrysmes de l’aorte abdominale consiste à aborder l’aorte qui est très profonde par voie trans ou retropéritonéale. Après un clampage de l’aorte et des artères iliaques en zone saine, l’anévrysme est traité, les caillots enlevés et la continuité est rétablie. Il ne reste plus qu’à déclamper.
Une autre technique consiste à introduire une endoprothèse à l’intérieur de l’aorte. Il s’agit d’un bout de tuyau qui vient colmater l’anévrysme de l’intérieur du vaisseau. Les avantages sont qu’on n’est pas obligé d’ouvrir la paroi abdominale ni de clamper les artères pendant la durée de traitement de l’anévrysme.