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Quand la balance devient un poids !

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Tout dépend des patients
Toutefois, il y a différents cas de figure de patients qui consultent. " Certains cas venus se présenter très tardivement ont fait une association d’antidépresseurs versus thérapie comportementale et cognitive, reprend notre intervenante. Ce genre de solution thérapeutique n’est pas contre-indiquée. D’une façon générale, l’issue finale des troubles obsessionnels compulsifs n’est pas l’administration d’antidépresseurs ou le fait de suivre une thérapie comportementale et cognitive. Cela peut être l’un et l’autre. Tout dépend là encore des individus ".
Résultats ? D’après les études, la combinaison thérapeutique associant la prise d’antidépresseurs et le suivi d’une thérapie comportementale et cognitive est efficace dans environ 75 % des cas. Dans ces conditions, peut-on guérir de troubles obsessionnels compulsifs ? " Tout dépend de leur sévérité qui est elle-même multi-factorielle, répond Martine Bouvard. Il y a des sujets obsessionnels compulsifs qui démarrent et qui n’ont qu’un rituel et puis il y en a d’autres qui en ont un mais associé à d’autres pathologies. Certaines personnes, encore, viennent après une durée d’évolution importante de leur pathologie. Parce qu’elles n’ont pas pu venir auparavant pour des raisons X ou Y. A ce moment là, elles demandent alors au spécialiste de les aider à réduire leurs symptômes obsessionnels. Mais elles ne vont pas forcément atteindre le niveau O. Il faut au moins que ces patients aient une vie moins handicapée par leurs troubles obsessionnels compulsifs et plus normale. Qu’ils puissent donc aller au travail, faire leurs courses, élever leurs enfants. Tout dépend de leur situation personnelle, bien entendu. L’essentiel est au moins de tout faire pour que ces individus ne soient plus gênés et invalidés par ces troubles. Pour nous, spécialistes, c’est déjà un succès ". Une stratégie thérapeutique spécifique pour les troubles obsessionnels compulsifs associés à un trouble alimentaire.
Quant aux troubles obsessionnels liés à l’utilisation abusive de la balance et aux régimes, ils désignent principalement les sujets qui se pèsent à outrance plusieurs fois par jour. " Le thème du trouble avec des obsessions spécifiques est une chose, souligne notre spécialiste. Mais quand ce dernier recouvre un autre trouble, il faut toujours se poser la question suivante pour mieux cerner la problématique. Pour cet exemple concret, est-ce qu’il s’agit de troubles obsessionnels compulsifs associés à un trouble alimentaire ? Il est vrai que l’on rencontre ce genre de cas de figure. Mais les personnes qui viennent en général le plus fréquemment en consultation ont - comme je vous le disais précédemment - surtout des rituels de lavage, de vérification ou de rumination. Les individus centrés sur la balance sont un peu plus rares ". Ont-ils pour autant un profil d’anorexique-boulimique ? " Tout dépend, intervient notre psychologue. Dans cette optique, l’anorexie-boulimie mentale est une chose. Et les troubles obsessionnels compulsifs en sont une autre. Mais dans le cas des troubles obsessionnels compulsifs associés à un trouble alimentaire, il est plus que jamais nécessaire de traiter les deux pathologies ensemble sans faire l’impasse sur l’une ou l’autre. Bien au contraire. Au moment de la prise en charge, le spécialiste doit évaluer leur sévérité. En général, ce dernier établit ce qu’on appelle une cible thérapeutique sur laquelle il va se concentrer sur la base d’un engagement avec son patient. Et quand le spécialiste a suffisamment gagné de terrain sur la première cible avec ce dernier, il aborde alors la seconde. Mais dire que la première cible correspond aux troubles obsessionnels compulsifs et que la seconde est réservée au trouble alimentaire est réducteur. Pareil pour ce qui est de commencer à traiter l’un plutôt que l’autre en premier. Tout dépend là encore du patient. Nous n’avons jamais de réponse définitive et claire à ce sujet. Il n’y a pas de bonne solution. Je crois que tout dépend de la teneur et de l’ampleur de ce qu’on appelle la co-morbidité. Autrement dit de cette association entre troubles obsessionnels compulsifs et trouble alimentaire ". De même, il est complexe de parler des origines des troubles obsessionnels compulsifs associés à un trouble alimentaire. Sont-ils liés à des régimes trop fréquents ou à la place croissante de la balance et de la silhouette dans notre société ? " On ne peut pas être sûr à 100 % de l’étiologie de ce phénomène. C’est-à-dire de ses origines ou causes, commente notre intervenante. Pourquoi certains individus développent-ils des troubles obsessionnels compulsifs sur tel trouble et pas tel autre ? Il est difficile de répondre sur ce point ". De même, ces troubles obsessionnels compulsifs associés à un trouble alimentaire sont-ils le résultat d’un mal-être profond non lié à l’alimentation ou à un problème de silhouette ? Pour Martine Bouvard, cela est éventuellement possible. Car les troubles alimentaires de l’ordre de l’anorexie ou de la boulimie sont liés à une image du corps dysfonctionnelle. " C’est un ensemble, résume notre spécialiste. D’autant que beaucoup de choses se jouent à l’adolescence. A ce moment là peuvent se déclencher justement des troubles obsessionnels compulsifs liés à un trouble alimentaire. Mais cela varie de la situation personnelle d’un patient à celle d’un autre ". Cette catégorie de troubles obsessionnels compulsifs associés à un trouble alimentaire demande-t-elle une stratégie thérapeutique spécifique ? " Au moment de la prise en charge du malade, le spécialiste doit simplement s’efforcer d’évaluer la sévérité des deux pathologies. Et s’il n’y en a qu’une, dans ce cas-là, il se centre sur une seule, conclut notre psychologue.