Quelle aide leur apporter ?

L’enfant précoce a besoin d’être aidé dans son développement. Ce qui semble une force peut se révéler être une fragilité si l’enfant n’est pas reconnu pour ce qu’il est. Les risques sont dans ce cas une sous-estimation des capacités de l’enfant par les autres et par lui-même, des difficultés scolaires, et plus tard des conduites d’échec, des attitudes de rejet et parfois des troubles psychologiques graves (marginalisation, dépression). En dehors de ces conduites pathologiques qui nécessitent des mesures thérapeutiques (une psychothérapie), il est essentiel de proposer des ajustements pédagogiques et d’apporter à ces enfants des réponses adaptées à leurs besoins éducatifs spécifiques.
Dans certains pays, des mesures ont été prises à l’échelon national depuis quelques années. Elles se répartissent ainsi :
-Création de classes spéciales pour enfants précoces (Etats-Unis, Israël) ;
-Maintien de l’enfant précoce dans sa classe, mais supplément pédagogique adapté, soit dans l’école même, soit dans un autre lieu, en dehors des heures scolaires (Etats-Unis, Israël) ;
-Absence de mesure particulière (France), sinon, au niveau individuel : le saut de classe.
Chacune de ces mesures présente des avantages et des inconvénients. Maintenu dans sa classe d’âge, l’enfant précoce s’étiole souvent, se désintéresse de l’école et souffre de sa différence. La création de classes spéciales leur donne certes une pédagogie adaptée, stimule leur créativité, permet une meilleure insertion dans le groupe, mais en même temps elles établissent une ségrégation comportant le risque d’un sentiment de supériorité. Parfois un saut de classe peut être souhaitable car il permet d’entretenir la motivation scolaire de l’enfant. Toutefois, recourir au saut de classe comme seule et unique réponse n’est pas une solution. Passer son bac à 13 ou 14 ans engendre un isolement social et entrave le développement affectif de l’enfant.
S’il n’existe donc pas de solution miracle pour aider ces enfants, il ne faut pas baisser les bras pour autant. Pas de panique ! S'ils ont suffisamment de réponses à leurs questions, s’ils ont suffisamment d’activités qui satisfassent leur appétit de savoir, s’ils sont respectés dans leur particularité, ils deviennent des adultes bien dans leur peau !
 

Quels conseils ?

Elever un enfant précoce n’est pas facile : cela demande de la patience et de la disponibilité car il est exigeant et souvent fragile. Il est essentiel que vous respectiez sa différence et que vous répondiez à ses besoins spécifiques. Pour faire face à sa curiosité intellectuelle insatiable, vous pouvez inscrire votre enfant dans un club informatique ou à des cours de langues. Afin de répondre à sa grande sensibilité, vous pouvez lui proposer des cours de théâtre ou de dessin par exemple. Enfin, la pratique d’un sport lui serait également profitable, notamment un sport collectif qui l’amènera à développer amitié et solidarité.
 

Quelle démarche effectuer ?

Si vous avez un doute, il est important que vous consultiez un psychologue. Vous pouvez vous adresser à un psychologue diplômé exerçant en cabinet. Il fera passer des tests à votre enfant : des tests d’intelligence, qui mesurent la précocité de l’enfant dans les différents registres du fonctionnement intellectuel et des tests de personnalité afin d’évaluer son développement affectif. Il est effectivement important, pour prendre une décision éducative ou scolaire, de tenir compte de tous les paramètres et pas seulement des aptitudes intellectuelles. Le but de toute démarche étant bien sûr le bien-être et l’épanouissement global de l’enfant.