La danse est avant tout un art
La danse est un art depuis la nuit des temps et était déjà considérée comme un langage divin au 18ème siècle. « Selon moi, la danse n’est pas un sport car on ne se situe pas dans la même philosophie du corps. Il y a un dépassement qui n’est pas le même que dans celui du sport, quelque chose d’inatteignable dans la perfection. Avec le sport, la performance est présente et atteignable. On fait du sport pour être le premier, avoir un résultat quantifiable. La danse, c’est une compétition sur soi-même avec cette perpétuelle poursuite de la perfection. Et puis, il y a l’aspect artistique qui n’en fait pas un sport. La danse n’existerait pas sans musique, sans ballet, sans l’aspect théâtral », tient à préciser Emerentienne Dubourg.
La condition physique avant tout
La danse classique permet de redécouvrir son corps par un jeu d’assouplissements, d’étirements et de postures. Il n’empêche qu’elle demande de la force mais aussi de la souplesse.
Si vous vous trouvez trop « âgée » pour reprendre des cours, vous serez vite rassurée d’apprendre que l’âge n’est pas une priorité. Certaines personnes prennent même des cours jusqu’à 80 ans ! En revanche, la condition physique est essentielle, même si chaque professeur adapte ses cours en fonction de chacun.
Lorsque vous êtes amateur et que vous souhaitez reprendre après des années d’abstention, un certificat médical vous sera demandé. Bien entendu, vous devez aussi être responsable et prendre les mesures nécessaires pour ne pas vous blesser et voir si vous vous sentez à l’aise avec cette discipline. « Certaines qualités sont requises : souplesse, disponibilité du corps, des articulations, explique notre intervenante. Et la danse doit nourrir, apporter quelque chose, épanouir, libérer les tensions. Très vite, on se rend compte si elle nous convient ou pas. Il faut aussi prendre conscience de son corps et de ce travail intérieur, presqu’intellectuel, qui s’opère, se poser des questions. La parole du professeur compte beaucoup, son histoire aussi ».
Un cours de danse, d’une durée de 1 h – 1 h30 environ, commence par une prise de conscience du souffle et de la respiration. « Quand on entre dans un cours de danse, la frénésie de l’extérieur disparaît, il faut tout laisser à l’entrée. Et pour cela, il faut soupirer. Ensuite, il faut être en symbiose avec le professeur qui enseigne une technique mais aussi une sagesse du corps » souligne notre spécialiste.
L’échauffement débute sous la forme d’une barre au sol pour étirer, assouplir et prendre conscience du poids de son corps sur terre et que le sol existe. La danse, c’est l’élévation du corps mais c’est aussi prendre de la force du sol puisqu’il n’est pas possible de s’élever sans lui. Bien ensuite le travail à la barre, important, puisqu’il permet de se placer dans l’espace. La barre est un outil, une étape, un appui. « La barre développe la notion de l’autre car on est placé entre deux autres danseurs, l’un devant soi et l’autre derrière soi. Elle développe l’harmonie aussi ». Autre élément important sans lequel la danse ne serait pas : le travail musical. Car la danse est un univers de corps et d’esprit qui relève aussi de l’écoute.
Le travail du milieu vient compléter la séance et laisse place à la danse et à la pleine conscience des distances, de l’espace et de l’équilibre.
« Ceux qui s’y connaissent peuvent mettre les pointes tout de suite, au moment du passage à la barre ou à la fin. Ces pointes ne sont pas une obligation mais il est vrai qu’avec elles, le mouvement prend de l’ampleur ».
Les contre-indications à la pratique de cet art ? Le surpoids n’en est pas une mais les maux de dos, si. Une personne voûtée pourra prendre des cours de danse mais celle qui aura des douleurs devra signaler son problème et s’orientera plutôt vers la barre au sol, par exemple.
La danse est exigeante mais quelle satisfaction de voir son corps se métamorphoser. « Sur la durée, la danse permet de modeler son corps comme on veut ».
La danse classique : une fenêtre sur l’esprit
La danse classique ouvre l’esprit, aiguise la curiosité et donne l’envie de découvrir les dérivés du classique. « Certains profs ont intégré dans la danse d’autres techniques corporelles, telles que des exercices de yoga, pour le souffle, les allongements, le déroulement des articulations. Le corps est aussi un être psychique, une réaction, une matière modifiable ».
Plus surprenant, de la danse naît l’aspect thérapeutique. Cet art peut devenir une discipline réparatrice, tant corporelle que sur le plan du psychisme. Certains danseurs professionnels qui ont été accidentés reprennent la danse en guise de « rééducation ». Il existe également l’arthérapie qui consiste à enseigner la discipline corporelle pour se reconstruire. Les cours sont donnés par des professionnels formés à cette discipline.
Vous l’aurez compris, la danse est bien plus qu’une histoire de corps. Elle est aussi une façon de mieux se connaître, d’apprendre à s’écouter, au plus profond de soi pour être épanouie et faire en sorte que le corps et l’esprit soient en harmonie, enfin.