Si le Net est une mine d’or pour glaner des infos sur sa santé, il faut savoir en prendre et en laisser. Mais difficile de s’y retrouver parmi la déferlante des sites santé grand public, de cliquer sur les plus sérieux et d’éviter les arnaques. Heureusement, la Haute Autorité de Santé a établi une procédure de certification des sites Internet Santé pour vous aider à y voir plus clair.
Les sites santé grand public sont devenus une grande fenêtre ouverte sur la médecine en la rendant plus accessible. Santé, nutrition, sport, beauté, sexologie… tous les thèmes sont abordés pour satisfaire notre curiosité, nous aider à trouver une réponse à nos maux divers, du mal de gorge à la petite boule suspecte qui a poussé sous le sein, et apaiser nos craintes. Débarrassés du jargon médical, ils abordent des thèmes variés de façon simple et suscitent un incroyable engouement. Autant dire qu’ils ont le vent en poupe ! La preuve : aujourd’hui, un patient sur cinq consulte un site Internet pour rechercher une information médicale ou de santé. Deux sites santé ou disposant d’un espace d’informations dédié à l’information santé figurent parmi les vingt cinq sites les plus visités en France. Rien qu’en décembre 2007, 31,5 % des internautes ont consulté un site de la catégorie Santé, Forme et Nutrition*, soit plus de 8 millions.Ils n’étaient que six millions en décembre 2006 ! Devant leur multiplication (impossible de les recenser tant ils sont pléthores), la démarche de certification s’est vite imposée. Ce souci de la qualité de l’information santé sur la Toile ne date pourtant pas d’hier mais des années 90, c’est-à-dire dès l’apparition des premiers sites santé. En 2004, les législateurs ont défini un cadre réglementaire et désigné la Haute Autorité de Santé (HAS), indépendante, en charge de cette certification. Une initiative plus que bienvenue et nécessaire. Le risque majeur de la multiplication des sites étant de se retrouver vite noyé sous un flot d’informations qui peuvent se révéler inexactes, mensongères, détournées. Si les sites santé sont utiles et éducatifs, il est important de garder un esprit critique. Car certains ne sont pas fiables, notamment ceux qui affirment que le cartilage de requin soigne le cancer. Un exemple parmi tant d’autres. Vente de médicaments en ligne (DHEA, stimulants sexuels…) pourtant interdite en France, médecins faisant leur publicité ou proposant des consultations en ligne alors que cette pratique est illégale, financement du site par des laboratoires pharmaceutiques qui en profitent pour vendre leurs produits,… les dérives sont nombreuses.
Les objectifs de cette certification sont clairs : encourager les éditeurs à certifier – gratuitement - leur site français afin d’assurer leur sérieux, aider les internautes à identifier facilement les sites de qualité et leur éviter les écueils, informer les professionnels de santé de l’existence de cette démarche, les aidant ainsi à orienter leurs patients et à échanger avec eux autour de l’information recueillie. Sur ce dernier point, lors des 6èmes Journées du Collège national des sages-femmes à Paris, celles-ci ont soulevé le problème de l’information recueillie sur la Toile par les femmes enceintes et souhaitent que la question d’Internet et les sources d’information soient intégrées dans les sujets abordés lors de l’entretien individuel du quatrième mois. Notamment parce que les femmes s’informent beaucoup sur le Web pendant leur grossesse, mais mal. Résultat : les sages-femmes et les gynécologues se retrouvent souvent alertés par ces futures mères et doivent faire face à la mise en doute de leurs propos**
En revanche, si la certification est encouragée, elle n’est pas obligatoire. L’éditeur d’un site est libre d’entamer les démarches pour le certifier. S’il ne le fait pas, aucune sanction n’est engagée à son égard.
Pour mettre en œuvre cette certification, la HAS a donc fait appel à la fondation Health On The Net (HON) Il s’agit d’une organisation non gouvernementale suisse reconnue comme référence internationale en matière de certification de sites santé.