Le processus de vieillissement engendre des changements physiques et psychiques importants. De surcroît, cette tâche est alourdie par de nombreux stéréotypes au sujet de la vieillesse qui enferment les personnes âgées dans une situation psychologique encore plus difficile à surmonter. Effectivement, on considère souvent qu’un retraité doit avoir un comportement passif, que la dépendance est une conséquence inévitable de la vieillesse et que les atteintes intellectuelles sont inéluctables. Or, l’âge n’a rien à voir avec la décadence. À tout âge, l’être humain peut participer au monde.
À partir de 60 ans, un individu peut ressentir les prémisses de l’affaiblissement intellectuel : il réalise qu’il se fatigue plus vite, que son attention est moindre, il se découvre craintif devant la nouveauté et n’aime pas faire plusieurs choses à la fois. Cependant, il ne faut pas confondre affaiblissement intellectuel et détérioration. Le vieillissement cérébral par perte de neurones débuterait vers 25 ans ; mais il n’a aucune répercussion sur les facultés intellectuelles, dans la mesure où les neurones voisins compensent l’activité de celui qui disparaît. Des études ont ainsi révélé que les processus intellectuels ne se détériorent pas inéluctablement avec l’âge : chez l’adulte, les performances intellectuelles et notamment la compréhension des situations complexes sont à leur maximum.
Ensuite, il est apparu graduellement que les différences qui apparaissent en fonction de l’âge ne sont pas obligatoirement liées à des changements. D’autres facteurs que l’âge chronologique en soi, tels le niveau social, le niveau des apprentissages antérieurs et le défaut d’exercice, peuvent différencier les plus jeunes des moins jeunes et des plus âgés. Enfin, des études indiquent qu’une récupération notable des capacités est possible jusqu’à un âge avancé et que de nouvelles capacités peuvent émerger après des entraînements appropriés.« La personne âgée n’est plus “productive” dans une société où l’activité rentable est un critère de reconnaissance sociale. »
Ainsi, l’intelligence de l’adulte et de la personne âgée ne peut être considérée comme une involution. Au contraire, tout suggère qu’il n’existe pas de régularité dans le développement de l’intelligence et dans ses transformations durant l’âge adulte et la vieillesse. Les changements apparaissent comme la combinaison, à des degrés divers, de processus de déclin et de processus de développement.
Elle est généralement mise au premier plan dans la description des effets de l’âge. Cela est dû à certains de ses aspects spectaculaires : oubli des événements récents, des actes nécessaires (tels fermer les portes ou fermer le gaz), répétitions, “radotages”, etc. Ces pertes sont accompagnées d’une prise de conscience angoissée, voire douloureuse, de la part des personnes âgées. La mémoire à court terme peut effectivement s’affaiblir avec l’âge mais il est possible de suppléer ces déficiences. Lorsque la vue baisse, il est possible de corriger ce défaut par le port de lunettes ; de même, il est possible de retenir des informations par des moyens mnémotechniques efficaces… Ainsi, pour la personne consciente de ses difficultés, il est primordial de ne pas dramatiser. Une rencontre avec un médecin ou un psychologue permet de situer précisément les difficultés et, la plupart du temps, de les pallier.