Une étude menée aux États-Unis lie pour la première fois le bisphénol A (BPA), présent notamment dans les boîtes de conserve et les canettes, à l'obésité chez les enfants, ce qui pourrait relancer le débat sur cette substance chimique controversée.
La plupart de la population américaine présente des traces de ce plastique dans les urines mais cette recherche indique que les enfants ayant les niveaux les plus élevés ont deux fois plus de risques d'être obèses ou en surpoids que ceux ayant les concentrations les plus faibles. Il existe donc un lien statistiquement significatif entre le BPA et l’obésité. C’est un nouveau problème de santé qui est mis en évidence dans cette étude.
De toute façon, le BPA faisait déjà l’objet depuis de nombreuses années d’un débat sur sa toxicité. Rappelons qu’il a été classé en tant que reprotoxique de catégorie 3 («préoccupante pour la fertilité humaine») et qu’il est interdit depuis juin 2010 dans la fabrication et la commercialisation des biberons en France, mais aussi au Canada, en Australie ou au Danemark… De nombreux travaux ont montré que le BPA perturbe le système nerveux ainsi que les systèmes hormonal et immunitaire. In utero, le BPA pourrait être à l’origine de malformations génitales. Il serait impliqué dans de nombreux cancers et dans les maladies cardio-vasculaires. Certains états américains l’ont déjà totalement interdit et l’Office de Santé du Canada l’a classé comme produit dangereux. Le Parlement français a voté une interdiction du BPA dès 2013 pour les produits destinés aux enfants de moins de trois ans et une interdiction totale à partir de 2015 seulement pour tous les récipients alimentaires. Officiellement, le temps pour les industriels de trouver des substituts à cette substance. En attendant…
Source : AFP