Vous ne pouvez pas ne pas en avoir entendu parler... À propos de l’obésité, l’OMS n’hésite plus à parler « d’épidémie planétaire », car plus de la moitié des 56 millions de décès annuels dans le monde pourrait avoir un lien direct avec l’obésité. En France, les chiffres de l’obésité doublent tous les 15 ans, les populations les plus touchées étant celles dont les revenus sont les plus bas et les familles dont la trajectoire sociale est descendante.
Selon l’AFPA, en France aujourd’hui, un enfant sur cinq est en surcharge pondérale, 14,3 % sont en surpoids et 3,5% sont obèses.
L’obésité est un phénomène complexe, et c’est surtout une maladie qui, une fois installée, est très difficile à corriger, surtout chez l’enfant qui est en pleine croissance.
C’est pourquoi il est souhaitable de faire le maximum d’efforts pour éviter l’obésité de l’enfant, la prévenir, en prenant le problème à son origine.
Prendre conscience
En tant que parents, on aimerait tout faire pour éviter des problèmes de santé à nos enfants, mais on se sent parfois impuissants. En fait, la première chose à faire pour les aider n’est pas tant d’agir, mais de réfléchir...
En effet, pour enrayer ce fléau de l’obésité, il faut déjà prendre conscience de son existence, ne pas le nier, en ayant bien en tête que seule la prévention est efficace.
En même temps, il ne faut pas non plus focaliser toute son attention vers son enfant sur cet éventuel problème de poids et les facteurs qui y sont liés (alimentation, activité physique...), et lui transmettre cette obsession.
L’alimentation joue 2 rôles fondamentaux chez l’enfant : elle doit répondre à ses besoins nutritionnels pour permettre sa croissance, et elle doit lui apporter plaisir, socialisation et épanouissement. L’enfant doit donc être heureux de manger et pour cela, le « modèle familial » est capital. Comme les habitudes de vie s’acquièrent très jeune, il est important que l’enfant soit dans un environnement qui lui apprend à découvrir les saveurs, le plaisir de manger, la tradition gastronomique française, le plaisir de se retrouver en famille pour se mettre à table et échanger sur divers sujets...
Agir
Concrètement, les parents peuvent ensuite mettre en place quelques petites règles, mais n’oubliez jamais que c’est l’état d’esprit dans lequel l’enfant est élevé qui compte le plus :
- si votre enfant vient juste de naître, retardez au maximum la diversification alimentaire car certaines études ont démontré qu’une diversification trop précoce pouvait être un facteur de risque d’obésité ultérieure.
- quand vous commencez à diversifier l’alimentation de votre enfant, optez pour des aliments à « mono-goût » (purée de carottes, purée de courgettes...) car les mélanges de fruits ou de légumes l’empêchent de dissocier les différentes saveurs, ce qui est pourtant indispensable pour son initiation au goût et son équilibre alimentaire ultérieur (via la diversité alimentaire).
- si possible, éduquez votre enfant en lui apprenant à écouter son corps et ses signaux de faim/rassasiement, à manger à sa faim, à goûter à tout.
- pour éveiller votre enfant aux goûts et à la diversité alimentaire dès son plus jeune âge, n’hésitez pas à l’impliquer dès que possible dans le choix des aliments, la découverte des aliments du jardin, la préparation des repas, de la table,..« Les origines de l’obésité étant multiples, ce sont avant tout les parents qui peuvent être les acteurs de cette prévention ».
- prenez vos repas en famille (à commencer par le petit déjeuner !), à table, assis, sans télévision, dans la convivialité, et si possible à heures régulières.
- n’interdisez pas d’aliments (les interdits sont faits pour être transgressés...) et n’utilisez pas non plus les aliments comme des récompenses, destinés à consoler ou à valoriser.
- si possible, faites découvrir l’éducation nutritionnelle à votre enfant, en lui apprenant à devenir un consommateur averti (lui expliquer quels sont les aliments indispensables pour équilibrer un repas, lui apprendre à lire les mentions présentes sur les étiquetages des aliments ...). N’hésitez pas à consulter un diététicien pour qu’il vous aide à mettre en place cette éducation, pourquoi pas en famille.
- ne mettez pas votre enfant au « régime ». Surveillez son poids (une fois par semaine est largement suffisante), ses éventuelles modifications de comportement alimentaire, et si vous avez le moindre doute ou la moindre question, consultez un diététicien ou un médecin nutritionniste. Mais n’imposez surtout pas par vous-même un régime à votre enfant (n’oubliez pas : plus on fait de régimes, plus on regrossit facilement ; il est formellement déconseillé d’instaurer ce type de comportement dans l’enfance).
- du point de vue de la qualité de l’alimentation, proposez une alimentation familiale variée, intégrant à chaque repas principal des féculents et du pain, un fruit, des légumes, un produit laitier, et, une à deux fois par jour, de la viande ou du poisson. À table, proposez systématiquement de l’eau. Et réduisez les matières grasses, en évitant leur cuisson et en les réservant pour les assaisonnements.
Enfin, prenez l’habitude de pratiquer des activités physiques en famille, régulièrement. L’activité physique est indispensable pour avoir une bonne santé, un bon poids, et un bon moral.