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Maladie de Crohn et Recto-colite hémorragique

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Près de 200 000 personnes souffrent de Maladies inflammatoires chroniques intestinales en France. Ces pathologies rassemblent la Maladie de Crohn et la Recto-colite hémorragique. D’origine encore méconnue, ces deux pathologies touchent principalement les jeunes adultes, mais aussi les enfants et les adolescents, avec des conséquences sur leur vie quotidienne. Explications avec la collaboration du Professeur Jean-Pierre Gendre, Consultant au Service de Gastroentérologie et Nutrition de l’Hôpital Saint-Antoine à Paris.

Maladie de Crohn, Recto-colite hémorragique…. ces Maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) se traduisent souvent par des symptômes digestifs (diarrhées incontrôlées - selles impérieuses et fréquentes-, douleurs abdominales) et un état d’épuisement général. Il arrive qu’elles soient associées à des manifestations extra-digestives : troubles ophtalmiques, articulaires, cutanés…
 
Un nombre de malades en forte augmentation
Ces dernières années, le nombre de cas pédiatriques a nettement progressé. On estime à 15 % ceux diagnostiqués avant l’âge de 15 ans. Près de 14 nouveaux cas de MICI apparaissent chaque jour, le plus souvent chez les jeunes entre 15 et 25 ans. La moyenne d’âge du diagnostic des deux maladies oscille entre 15 et 35 ans. Et on compte 1,2 millions de malades atteints en Europe. Lors d’une MICI, la qualité de vie est souvent affectée, notamment au moment des poussées. Ces pathologies sont souvent perçues comme des maladies honteuses et sales. En effet, elles dégradent l’ensemble des conditions de vie des jeunes malades : études, amitiés, travail, vies familiale et amoureuse, regard sur soi…  Selon une enquête de l’Association François Aupetit, réalisée fin 2005 par TNS Healthcare, 20 % des malades souffrant de MICI ont renoncé aux études ou au métier souhaité. Près de 20 % ont changé de profession ou de poste de travail. Au total, la maladie a eu des répercussions sur la vie professionnelle ou les études de 71 % des répondants. Elle a aussi des conséquences non négligeables sur la vie amoureuse. Elle est citée comme motif de rupture dans 16 % des cas et par rapport à une relation difficile à construire dans 53 % des cas. À cause d’elle, 9 % des participants à l’étude ont même renoncé à leur vie amoureuse. De même, un quart des répondants ont déclaré ne pas vouloir d’enfants.
 
Des origines méconnues
Les causes des MICI sont toujours mal connues. « On sait que ces maladies surviennent sur des terrains génétiques prédisposés, en raison d’un système immunitaire mal régulé et en présence de certains facteurs environnementaux (flore bactérienne altérée, tabac…), précise  le Professeur Jean-Pierre Gendre. Mais ce ne sont pas des maladies héréditaires ». Et d’ajouter : « Le diagnostic repose sur un ensemble d’arguments cliniques et paracliniques : les symptômes, les résultats de l’endoscopie du côlon, des anomalies… Les MICI évoluent par crises ou par poussées plus ou moins sévères, puis par phases de rémission plus ou moins complètes et prolongées ». La grande majorité des patients suivent un traitement adapté (corticoïdes, aminosalicylés, immunosuppresseurs…) en permanence. « Son objectif est une mise en rémission de la poussée la plus durable possible, souligne notre spécialiste. Un tel traitement ne peut prétendre guérir ces maladies. Mais il agit sur les symptômes ».

 
La maladie de Crohn 

Actuellement, cette maladie inflammatoire atteint environ 60 000 personnes en France. Et le nombre de malades est de plus en plus important d’année en année.
Cette pathologie peut affecter n’importe quel segment du tube digestif, mais principalement l’iléon et le côlon. Ses symptômes varient en fonction de la zone malade. La Maladie de Crohn se caractérise par des diarrhées avec ou sans saignements par le rectum (rectorragies), des douleurs abdominales, une altération de l’état général, un retard de croissance chez l’enfant. Elle peut évoluer avec des complications : sténose (rétrécissement) intestinale voire occlusion, abcès, fistule, très rarement perforation intestinale. En général, un patient sur deux a subi une opération après dix ans d’évolution.
Son origine est inconnue. Il semble y avoir des facteurs génétiques de prédisposition (gène NOD2 ou CARD15 sur le chromosome 16 et des facteurs immunitaires, environnementaux (tabac), voire infectieux (flore résidente).
 

Quelques chiffres sur la Maladie de Crohn
- Prévalence : 90 à 120 000 personnes en France
- Incidence : 4 à 5 cas pour 100 000 habitants
- Age moyen de découverte : 27 ans