« Il ne s’intéresse à rien », « il ne travaille que quand il a envie », « de toute façon, il est complètement démotivé », « il s’ennuie en classe », « il ne veut plus rien faire à l’école », etc. Mais comment faire pour qu’il soit motivé ? Cette question est au coeur du problème de la réussite scolaire. En effet, sans motivation, aucun apprentissage n’est possible car aucun travail intellectuel efficace ne peut se faire. La motivation sous-tend et dirige toutes les activités intellectuelles. Aujourd’hui, les recherches en psychologie s’accordent sur ce point : la motivation est un facteur de réussite scolaire très puissant. Un enfant motivé est un enfant qui réussit au maximum de ses capacités, quelles qu’elles soient. Retrouver et développer la motivation d’un enfant est donc l’enjeu principal pour lui permettre de réussir à la hauteur de son potentiel.
Comprendre les mécanismes de la motivation
D’une manière générale, la motivation désigne l’ensemble des processus biologiques et psychologiques responsables du déclenchement, du maintien et de l’arrêt d’un comportement. Plus précisément, la motivation porte un individu à agir, à accomplir des actions difficiles, à surmonter des obstacles et à atteindre des objectifs précis.
Pour qu’il y ait motivation, il faut donc nécessairement qu’il y ait un but clair à atteindre. La motivation déclenche la mise en place des actions pour atteindre l’objectif fixé. Elle fait naître l’effort pour parvenir à ce but.
Il existe deux grands types de motivation : la motivation extrinsèque et la motivation intrinsèque. La motivation extrinsèque est celle qui vient de l’extérieur : « si tu travailles bien tu auras un bon métier », « si tu as 16 à ton contrôle je te donnerai 20 ». Dans ce contexte, l’activité est recherchée pour ce qu’elle promet d’apporter. La motivation extrinsèque joue sur ce que l’enfant va obtenir grâce à son travail. La motivation intrinsèque est celle qui vient de l’intérieur : « je suis content d’avoir eu cette bonne note », « je me sens compétent », « je suis fier de moi ». La motivation intrinsèque s’intéresse au plaisir que l’on a, à l’intérêt que l’on porte à ce que l’on fait, au sentiment de satisfaction que l’on éprouve. Dans le travail scolaire, c’est la motivation intrinsèque qui est, de loin, la plus efficace. Grâce à elle, l’enfant est capable de fournir et de maintenir les efforts nécessaires pour réussir. Le mécanisme de cette forme de motivation lui permet une autonomie par rapport à ses activités et à son travail scolaire.
Comment développer la motivation de votre enfant ?
Permettez à votre enfant de s’impliquer et de s’approprier ses réussites. Il ne travaille pas pour vous faire plaisir ni pour vous ramener des bonnes notes mais pour lui, pour son propre plaisir. L’enfant doit ressentir lui-même l’envie de travailler et de réussir. Ce doit nécessairement être son projet personnel.
Aménagez des secteurs de réussite
Pour être motivé, il faut réussir et pour réussir, il faut être motivé ! Ce qui veut dire que pour enclencher sérieusement le processus, il faut que votre enfant réussisse. Il faut l’aider à réussir d’abord dans ses domaines de compétences pour être sûr qu’il y arrivera. C’est le plaisir de réussir et de se sentir compétent qui entraînera progressivement des succès dans d’autres domaines. Si vous le confrontez directement à un secteur dans lequel il a des difficultés sous prétexte que ce n’est pas utile de le faire travailler dans un domaine qu’il maîtrise mieux, vous risquez de bloquer toute possibilité d’activer la motivation.
Développez l'estime de soi de votre enfant
Pour être motivé, il faut se sentir compétent dans la tâche à accomplir. Si, d’emblée, on est convaincu qu’on n’y arrivera pas, on perd toute confiance en soi et toute motivation pour essayer. Face à ses remarques pessimistes et ses découragements, restez de marbre ! C’est bien sa « problématique », il se démotive tout seul par des ruminations mentales telles que « je suis nul », « c’est trop dur, je n’y arriverai jamais »... Encouragez-le, félicitezle. Il est essentiel de valoriser tout progrès effectué, aussi minime soit-il. Il a 0 en dictée. D’accord, c’est désolant mais il fait d’habitude 40 fautes, et cette fois il n’en a fait que 20. C’est un progrès. Il est très important de le relever car, pour se déclencher, la motivation a besoin de renforcements positifs de l’extérieur. Et ces renforcements positifs, ce sont vos encouragements. Plus vous manifesterez votre plaisir de le voir progresser, plus il aura envie de renouveler ses efforts. Une autre réussite s’enchaînera sur celle-ci si elle a été suffisamment valorisée. En revanche, minimisez les échecs : la valorisation de la réussite est beaucoup plus efficace que la sanction des échecs.
Ne soyez pas focalisé sur la seule réussite scolaire
Les attentes excessives des parents peuvent engendrer des blocages et surtout de l’anxiété chez l’enfant tant la tension est grande. En outre, si seuls comptent l’école et les résultats, l’enfant n’est pas appréhendé dans sa globalité, mais dans ses futures études ou son futur métier. Or, il est essentiel que toutes les facettes de sa personnalité soient envisagées ou gratifiées. La communication avec l’enfant ne doit pas se restreindre à un interrogatoire sur ses résultats scolaires. Valorisez toutes formes de performances. De nombreuses compétences peuvent s’exprimer dans des domaines autres que le scolaire comme dans une activité sportive, par exemple.