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Obésité : la thérapie est-elle une solution ?

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Les causes de l'obésité 

Chez l’enfant, l’obésité apparaît le plus souvent lorsque l’un ou les deux parents sont obèses. Toutefois, les facteurs génétiques sont difficiles à distinguer des habitudes alimentaires : en effet, l’hyperphagie est le plus souvent familiale. Dans ces familles, l’ingestion d’aliments ne répond pas à une sensation de faim qui semble être un état physiologique mal discerné.
 
Selon Bruch, l’interprétation de sensations corporelles particulières telles que la faim n’est pas innée. Pour un apprentissage satisfaisant, il est indispensable que la mère sache interpréter les demandes de son enfant à savoir lui donner le sein ou le biberon lorsqu’il a faim et non lorsqu’il ressent des tensions ou lorsqu’il a soif d’échanges et de contacts. Ainsi, une mère offrant la nourriture sans tenir compte de ce qu’exprime son enfant, ne permettrait pas que s’élabore une reconnaissance de la sensation de faim. Une mère répondant à toute manifestation de son bébé par un apport alimentaire perturberait la sensation de faim de l’enfant. Par la suite, il serait incapable de discerner s’il a faim, s’il est repu ou s’il ressent un autre malaise. La nourriture, réponse polyvalente de la mère à son enfant, deviendra réponse polyvalente de l’enfant face à toute sensation ou émotion. L’anxiété, la dépression, la colère, l’agressivité, la jalousie, de même que la joie et la gaieté suscitent le besoin de manger. Il y aurait donc une sorte de conditionnement conduisant l’enfant, puis l’adulte au recours alimentaire systématique face à toute tension.
 
Une autre hypothèse, proche de la précédente, considère que la prise de nourriture serait un moyen de défense contre le stress.« Les personnes obèses sont victimes de moqueries, harcèlement et mises à l'écart en raison de leur apparence physique » Selon des statistiques, 79% des obèses disent avoir pris plus de 5 kilos à l’occasion d’un événement majeur de vie : mariage, divorce, déménagement, chômage ou promotion sociale, décès d’un proche, etc. Pour des stress identiques, 9% des non-obèses prennent du poids. Tout événement stressant peut donc conduire un individu à grossir et développer une obésité dite " réactionnelle ".Et, chez les personnes obèses, le stress conduit dans la majorité des cas à une recrudescence des prises alimentaires.
Toutefois, les effets du stress sur le comportement alimentaire sont apparemment capricieux. Certains mangent et grossissent dans des situations où d’autres n’ont plus d’appétit et maigrissent. Telle personne grossira plutôt lors d’évènements représentant un bouleversement émotionnel intense, tandis qu’une autre, maigrissant dans des circonstances comparables, grossira sous l’effet d’une addition de stress minimes. Ces constatations restent inexplicables si l’on ne prend en compte que l’effet " mécanique " du stress. En effet, il ne faut pas négliger le sens que l’individu accorde aux situations. Chaque individu interprète un événement en fonction de sa propre histoire, de sa vie. Si la personne obèse mange là où d’autres, dans des circonstances analogues, font preuve d’agressivité ou manifestent leur désespoir, c’est que face à ces situations problématiques, le comportement alimentaire constitue pour eux la meilleure stratégie d’ajustement. Manger, grossir, ne sont pas de simples réactions automatiques face à tel ou tel stress. Il s’agit de stratégies adaptatives que l’individu met en œuvre face à un stress donné. Stratégies presque toujours inconscientes, plus ou moins efficaces, plus ou moins satisfaisantes, avec des retombées plus ou moins désastreuses.