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Le rôle de la télé face à l'obésité

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À l’occasion du lancement presse de cette campagne, le Pr Bernard Guy-Grand, nutritionniste, précisait : « Il n’est nullement question de déclarer la guerre aux individus qui souffrent de surpoids : cette démarche ne pourrait que se révéler contre-productive. Les initiatives doivent impliquer de multiples acteurs allant bien au-delà du seul domaine de la santé. Les responsables en charge de l’éducation, des transports, de l’urbanisme, de l’agriculture, de l’industrie, des finances, quel que soit leur niveau décisionnel, doivent devenir des acteurs potentiels de la lutte contre les dérives pondérales. Mais d’autres intervenants tiennent aussi une place stratégique : il s’agit des professionnels de santé, des chercheurs, des industries agroalimentaires et pharmaceutiques et, enfin, des médias. »
 
 

La télévision : pour ou contre le surpoids ?

« Depuis une vingtaine d’années, la société et son pendant publicitaire apparaissent comme des acteurs majeurs de la transformation pondérale de la population. L’incitation constante, dès le plus jeune âge, à une consommation calorique excessive associée à une restriction des dépenses énergétiques « crée » des obèses. Une récente compilation de plus de 50 études nord-américaines démontre de façon formelle la corrélation entre le taux d’exposition des enfants à la publicité au cours des premières heures de la journée et l’obésité. Mais si la société fabrique des obèses, elle ne les assume pas pour autant. », indique Olivier Robichon, rédacteur en chef de CB News Santé.
 
En avril et mai 2003, l’Institut Louis Harris Médical, à la demande de Roche, a réalisé une étude sur le thème du surpoids : « Vécu et attentes des femmes cherchant à perdre du poids ». Véronique Le Pautremat, de l’Institut Louis Harris, précise les résultats de cette étude :
« Lorsque les femmes qui ont plus de 12 kilos à perdre choisissent de perdre du poids, la question de l’esthétisme (conformité au modèle social) est généralement mise au premier plan, avant la plainte physique. Elles évoquent alors des motivations en rapport avec des activités devenues difficiles (essoufflement, jambes lourdes...) mais elles ne font que rarement le lien entre ces symptômes et les véritables risques sur la santé. Pour les femmes interrogées ²l’obèse, c’est toujours l’autre ². »
 
Il est vrai que, jusqu’à présent, à chaque fois que la publicité s’empare du sujet de la prévention du surpoids, elle se trompe systématiquement de cibles, mettant en scène des personnes qui ne doivent pas réellement, pour des raisons médicales, perdre du poids. Il s’agit le plus souvent d’un désir d’amaigrissement lié à des considérations esthétiques, saisonnières et récurrentes.
Mais la personne en surpoids significatif ou l’obèse ne se préoccupe plus de considérations esthétiques. Ce type de publicité n’est donc pas adapté.
Parler des risques associés aux problèmes de poids peut permettre une sensibilisation plus légitime (que les arguments esthétiques) des personnes en surpoids. La prise en compte des conséquences médicales de l’obésité peut contribuer à enclencher une démarche active de perte de poids.
Pour la première fois, le discours s’adresse directement aux sujets en surpoids et à leur famille afin de les responsabiliser vis-à-vis des conséquences de leur comportement alimentaire, l’objectif étant de les inciter à consulter des professionnels de santé.