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On mange « quoi » au Japon ?

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Mon départ est prévu à 23h25, un dimanche d'avril, de l'aéroport Paris Charles-de-Gaulle. Je ne verrais l'aéroport de « Tokyo Narita » que dans douze heures. Dans le seul et unique but d'éveiller ma curiosité culinaire et culturelle de cette île mystérieuse, je m'aventure pour passer une semaine touristique qui, je pense, ne manquera pas de découvertes surprenantes. « Venir au Japon, c'est la garantie de bien manger sans avoir trop à dépenser », selon mon agent de voyage.

Jour 1 : 10 000 kilomètres parcourus et un seul objectif : « Sushis »
 
Arrivée à « Tokyo Narita » à 18h, il fait déjà nuit mais doux. Pas le temps de déambuler autour du Palais impérial pour cette journée manquée, mais juste envie de « dîner ». Il existe plusieurs lignes de trains entre l'aéroport et Tokyo, mais la moins chère reste celle de Keisei qui me dépose, en une heure, pour 1920 yen (18 €), près d'une grande ligne de métro. Lorsque j'arrive à Shinbashi, je suis surprise par cette atmosphère de fête, voire même de vacances régnant dans ces rues nouvelles. Il s'agit, en effet, du « Golden week », une semaine pendant laquelle la plupart des japonais sont en congés.

Pour manger « bon et pas très cher », je suis guidée jusque dans l'un de ces nombreux « Izakaya », de petits restaurants très conviviaux où se réunissent, pour dîner, de jeunes (et moins jeunes) collègues de travail avant de rentrer chez eux. Un choix de plats incalculables s'offre à moi : riz, soupes, poissons, viandes... Pourquoi ne pas commencer par une traditionnelle soupe « misoshiru » aux praires, faîte à base de miso rouge, algues wakame et oignons. Pressée par l'envie folle de goûter aux mets authentiques de la capitale, je me laisse alors tentée par toute une variété de ces mythiques et traditionnels sushis : le sushi aux oursins que l'on dit « cuirassé » car il est enveloppé de « nori », le sushi « roulé shake », que l'on connaît mieux sous le nom de « maki » au saumon ou encore le cshirashi-zushi, constitué, par rapport à celui que je goûte en France, d'un lit de différents poissons crus tels que la « dorade rose du printemps », disposés en tranches sur du riz vinaigré. Mais ici, le chef peut également cuire le riz à l'étouffée (vapeur) et y ajoute de l'omelette froide épaisse (« atsuyaki tamago »), de la courge finement coupée, séchée et sucrée, et des champignons (« shiitake »). Largement rassasiée, le gentil serveur, parlant le japonais, mais aussi l'anglais, me propose de tester le sushi « pressé » ou encore « fermenté », mais je vous avoue que seul un « Sen cha » (thé vert dont les feuilles foncées ont été infusées dans l'eau bouillante) a pu passer. Une chose est sûre, c'est qu'à Tokyo, on mange les meilleurs sushis du monde. Même dans un restaurant moyen, la carte est de bonne qualité et reflète ce cadeau de la mer préparé de diverses façons pour en captiver la fraîcheur.
 
 
Jour 2 : Authenticité et magie
 
Après une bonne nuit de sommeil et le décalage horaire de 8h plus ou moins bien vécu, je me dirige au nord-est, vers « Asakusa », là où la tradition ne s'est pas laissée entièrement gagner par la modernité. À l'ombre des gratte-ciel, dans les rues écartées et étroites, bordées de vieilles maisons, sous les arcades couvertes qui regorgent de petites échoppes, on en tire un kimono très bon marché. Un vendeur ambulant fort sympathique, nommé « Tsubassa » me propose alors un thé « matcha » bien mousseux et un « taiyaki », une espèce de crêpe fourrée de pâte de haricots rouges sucrée, moulée en forme de daurade (symbole de chance) pour 312 yens (3 €). C'est vendu ! Mais il m'explique qu'il n'est pas coutume de manger ou boire en marchant. Un petit tour en bateau-bus sur la rivière de Sumida me ramène ensuite vers Ginza, quartier réputé pour ses élégantes boutiques aux enseignes lumineuses et multicolores. Le théâtre de Kabuki-za n'est qu'à quelques pas de là. Le spectacle dure près de 5h, assise pour 2500 yens (25 €), j'y prends place, charmée par l'inspiration et le rêve joués par les acteurs. Errant dans les rues de Ginza, je m'affaire à trouver un restaurant « teppan-yaki », où, sous nos yeux ébahis, le chef cuisine au grill, avec art et dextérité, fruits de mer, viande de boeuf et légumes. Surprise par ce spectacle gourmet, j'y ai découvert une façon différente de cuisiner les légumes, ce qui en valorise leur saveur naturelle.