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Natacha Amal : « Je suis admirative des gens qui se modèrent et équilibrent tout de façon définitive »

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S.M. : Que pensez-vous de votre complicité à l’écran avec Ingrid Chauvin ? En est-il de même dans la vie de tous les jours ?
N.A. : On se voit plus sur les plateaux que dans la vie de tous les jours. Sur l’année, je vois moins souvent mon mari qu’Ingrid. Car on tourne six mois par an tous les jours. On aimerait pouvoir voir tous les gens qu’on aime autant que ça ! (Rires).

S.M. : Qu’est-ce qui vous a poussée à faire le métier d’actrice ?
N.A. : Probablement que j’ai toujours aimé jouer et me donner en spectacle. (Rires). Je pense que tout est venu très naturellement. Déjà, petite, je faisais lire des partitions théâtrales à ma frangine pour qu’elle me donne la réplique. Et dans tous les livres que ma mère nous faisait lire, il y avait une pièce de théâtre. J’avais alors automatiquement envie de jouer. Cela devait être dans le fond de moi-même. Tout s’est confirmé quand j’ai vraiment fait le choix d’en faire mon métier… C’est-à-dire assez tard quand j’étais en terminale et qu’il fallait que je choisisse ma voie, mon chemin de vie. À ce moment-là, effectivement, il y a dû y avoir en moi une soif de reconnaissance. C’est un peu bateau de dire ça. Quelque part, j’avais peut-être l’impression un peu naïve qu’à travers les rôles que j’interpréterais, les gens m’aimeraient ou me trouveraient un quelconque intérêt. A l’heure d’aujourd’hui, c’est l’amour pour le jeu et le métier qui m’anime. Je prends vraiment un plaisir énorme à parfaire mon rôle. Cela me donne l’illusion que je deviens un virtuose dans mon domaine et que je suis en mesure de pouvoir jouer plein de choses, de me mettre en danger, d’avoir les rires ou les pleurs d’un public. C’est quand même incroyablement exaltant !

S.M. : Entre cinéma, télé et théâtre, votre cœur balance. Quel art préférez-vous ?
N.A. : Je ne sais pas. Je n’ai pas de choix à faire. J’aime jouer. Car cela m’apporte justement beaucoup de sensations. C’est un vrai bonheur. Et c’est pareil dans tous les domaines : télé, théâtre et cinéma. Le jour de mon retour de Thaïlande, j’étais déjà en répétition l’après-midi même pour la tournée de Bernard Tapie avec la pièce intitulée Un beau salaud que l’on a menée pendant deux mois en début d’année et déjà joué en 2004. C’était mon premier rôle comique au théâtre. J’aurais pu m’écrouler en pleurs et tomber en dépression à mon retour. Mais non, j’étais à nouveau dans la vie grâce à la comédie. Parce qu’elle vous nourrit et vous apporte énormément.

S.M. : Quels sont vos projets ?
N.A. : J’ai un projet de comédie et de cinéma pour la rentrée.

S.M. : Vous êtes belle, resplendissante et dynamique. Quels sont vos secrets d’équilibre dans la vie ?
N.A. : Comme cela fait du bien d’entendre ça ! Le secret est de ne pas me pousser à la faute, de faire les choses à mon rythme sans me mettre la pression dans ce que je vis ou ce que je fais. Je sais à présent ce que c’est que d’être moins bien et de ne pas avoir autant de moyens et de chance dans la vie que ce que j’ai aujourd’hui. C’est pourquoi j’en profite. Je prends les choses comme elles viennent. Il est essentiel de ne pas se prendre au sérieux et, en même temps, de faire les choses sérieusement et avec plaisir.

S.M. : Qu’accordez-vous comme importance à la sensibilité ?
N.A. : La sensibilité peut vous faire plonger comme elle peut vous rendre meilleur. Elle est à double tranchant. Il faut rester sensible mais ne pas se laisser submerger par sa propre sensibilité. J’ai rencontré un vieux monsieur qui m’a confié une chose très belle trois ans avant de mourir et qui me servira toute ma vie. Il m’a dit : « Natacha, tu pleures sur la misère dans le monde, sur les gens qui souffrent, sur tout ce que tu vois de mal et de mauvais mais aussi dès que quelqu’un dit quelque chose de méchant. Mais si seulement tu te mettais à exiger toutes ces larmes et cette sensibilité que tu as pour tout ce que tu vois de positif et de beau. Mets donc toute ton énergie dans le positif. Ca ne sert à rien de pleurer pour le négatif. Alors émeus-toi, émerveille-toi du positif ». Je pense sincèrement que cela change beaucoup de choses.

S.M. : Une dernière question : êtes-vous pour ou contre les régimes ?
N.A. : Il m’est impossible de vous dire que je suis contre. Parce que j’aimerais bien trouver moi-même un miracle. Je suis admirative des gens qui arrivent à se modérer et à équilibrer tout de façon définitive. Moi, j’ai toujours besoin de craquer. Et forcément, je me retrouve toujours avec deux à trois kilos en trop qui, même s’ils ne changent pas fondamentalement ma silhouette, me posent problème dans mon travail. Il est vrai que le poids est un souci mais non permanent. En tout cas, je rencontre ce problème au moins une ou deux fois sur l’année. Si vous trouvez la solution miracle, appelez-moi. Et envoyez-moi le numéro de Savoir Maigrir à la maison. Si votre méthode marche, je vous offre une caisse de champagne ! Et je pèse mes mots.