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Claudia Cardinale « J'aime les métamorphoses pour vivre d'autres vies »

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S.M. : Entre la Tunisie, l’Italie et la France, votre cœur balance... La vie nomade que vous avez d’un pays à l’autre et à laquelle vous faites allusion n’était-elle pas trop difficile à gérer ?
C.C. : Oh non, pas du tout. J’adore la découverte. Parler avec des gens différents et aller partout en Afrique, en Inde, en Chine, au Japon… sont extraordinaires. Cela ne peut que vous enrichir. Voilà ce qui est important dans les rapports humains. De mon côté, je vis à Paris depuis plus de quinze ans. J’adore cette ville que je trouve intéressante au niveau culturel. Je peux m’y promener toute seule. Les gens me respectent.
 
S.M. : Il vous est aussi essentiel d’être entourée par les vôtres…
C.C. : C’est très important. Si je n’appelle pas ma maman deux fois par jour, je suis malade. Si je ne parle pas avec mes enfants ou avec mon compagnon qui est à Rome, je ne peux pas finir une journée. J’ai aussi des liens très forts avec mes frères et ma sœur qui vit en Polynésie et que j’appelle très souvent.
 
S.M. : Qu'entendez-vous par " le bel âge pour une nouvelle passion " ? Est-ce que c’est celui que vous vivez actuellement ?
C.C. : Oui, avec la découverte du théâtre depuis quatre ans. J’ai commencé à Paris avec la Vénitienne, au côté de Stéphane Metzger, Catherine Allégret et Maréchal. C’était une belle expérience. Puis, avec Deux oiseaux de jeunesse, une pièce de Tennessee Williams que j’ai jouée récemment, c’est la troisième fois que je montais sur les planches. Je choisis toujours des pièces très difficiles. Parce que j’aime bien les défis. Quand c’est trop facile, cela ne m’intéresse pas. Le théâtre est une nouvelle étape très importante. J’ai beaucoup flirté avec la caméra pendant longtemps. Mais être sur scène et sentir les réactions du public sont des moments plein d’émotion !
 
S.M. : Parlons des hommes… de votre vie. Un mot sur Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, John Wayne et aussi Rita Haymorth, Charles Bronson, Omar Sharif, vos partenaires au cinéma. Et enfin, sur Pasquale Squitieri.
C.C. : Jean-Paul Belmondo est quelqu’un que j’ai toujours beaucoup aimé. C’est un grand acteur. On s’est tellement amusé tous les deux. On a vraiment une grande affinité. Avec Alain Delon, on est devenu le couple mythique dans le monde. Je peux aller dans les endroits les plus perdus, je suis toujours Angelica et lui, Tancrède. Et d’ailleurs, à la première de la pièce de Tennessee Williams, Alain m’a envoyé un bouquet merveilleux avec un mot : " Angelica, Tancrède forever ". C’est mignon. Quant à John Wayne, il a été mon papa dans Le monde du cirque. Et il m’a accueillie quand je suis arrivée à Hollywood. Je me souviens quand il m’a dit : " si tu as besoin de quoique ce soit, je suis là ". Charles Bronson, lui, était mystérieux, fascinant et très introverti. Il avait ce regard extraordinaire. Dans le film mythique Il était une fois dans l’Ouest joué à ses côtés, j’ai vécu une belle rencontre. Quant à Omar Sharif, j’ai commencé avec lui. Lorsque j’étais encore à l’école Paul Cambon à Tunis, j’ai tenu un petit rôle à ses côtés. Quand je me retrouve avec lui, c’est toujours incroyable. Pour finir… Pasquale est mon compagnon depuis plus de trente ans. Nous avons une fille de 25 ans qui s’appelle Claudia. Ensemble, nous avons trouvé la bonne solution. Moi je vis à Paris, lui, à Rome. Il n’y a donc pas de monotonie entre nous. (Rires). Et nous avons un rapport extraordinaire d’entente et de complicité. Pasquale est un grand metteur en scène et un intellectuel. Il m’a beaucoup appris.
 
S.M. : Comment faites-vous pour resplendir et rayonner ainsi depuis des années ?
C.C. : J’aime sourire et m’ouvrir de cette façon aux gens. Mais je n’ai pas vraiment de secret pour être en forme. J’adore marcher et découvrir. Sinon, j’ai fait énormément de gymnastique. Ce qui est très important pour le corps. Mais mon poids est toujours le même. Je le contrôle en mangeant très peu, comme un oiseau et sans me forcer. Je déteste me lever de table et me sentir lourde. Par contre, j’aime bien me faire plaisir avec des sucreries, les chocolats et les petits gâteaux. L’équilibre est entre les deux. Sachant qu’il est essentiel de ne pas entraîner des variations de poids pour son corps.


À lire :
Mes étoiles, Claudia Cardinale, Danièle Georget, Editions Michel Lafon, 286 pages dont un cahier photo de 12 pages en couleurs et en noir et blanc.