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Bronchiolite : comment la prévenir

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La bronchiolite touche près de 500 000 enfants chaque hiver en France. Les premières contaminations apparaissent à l'approche de l'automne. Les mesures de prévention restant le seul moyen pour lutter contre le virus, voilà toute l’importance d’une bonne sensibilisation pour que les parents ne s’inquiètent plus et que les enfants passent l’hiver à l’abri de cette épidémie.

la bronchiolite La bronchiolite est une infection virale épidémique qui sévit principalement en automne et en hiver, survient chez les enfants de moins de deux ans et touche 30 % des nourrissons chaque année. Due à une obstruction des bronchioles, elle s’accompagne de sibilants (sifflements bien spécifiques qui se produisent lors de la respiration). Dans plus de 70 % des cas, le virus responsable de la bronchiolite et des hospitalisations est le VRS (virus respiratoire syncytial), très contagieux. "Il existe d'autres virus qui peuvent donner les mêmes symptômes, notamment le virus de la grippe ou le rhino virus, le métapneumovirus… », précise Valentine Marchac. Le pic épidémique du virus est de plus en plus important et il y a de plus en plus de très jeunes enfants atteints. « Deux hypothèses pourraient expliquer ce phénomène : soit le virus se modifie pour devenir plus agressif mais il y a peu de données pour étayer cette hypothèse, soit ce sont les changements dans nos comportements qui sont, en partie, responsables : la mise en collectivité très précoce, la fréquentation des transports en commun et des grandes surfaces en période d’épidémie… », note notre intervenante. Les symptômes à surveiller Dans un premier temps, l’infection se manifeste par un simple rhume et une toux. Par la suite, le bébé peut avoir des gênes respiratoires (sifflements). Ces symptômes peuvent s’accompagner de troubles digestifs et l’enfant a du mal à boire ses biberons. Il est très agité, dort mal et peut être fiévreux. S’il présente ces signes et qu’ils persistent, il est alors indispensable de consulter un médecin ou les urgences pédiatriques. Comment limiter les risques ? Les moyens de prévention visent à lutter contre la transmission du virus, en dehors des traitements. Pour cela, il suffit d’accomplir des gestes simples : éviter les transports en commun, les lieux publics mais aussi les crèches collectives où l’enfant a des risques d’être en contact avec une personne infectée. Des mesures d’hygiène doivent aussi être respectées : "il faut empêcher à tout prix que le bébé soit en contact avec des personnes enrhumées. Le virus se transmet à la fois par les gouttelettes, lorsqu'on éternue et tousse, mais aussi par les mains sur lesquelles il reste, et les objets qu'on peut toucher. Il reste 7 à 8 heures sur une surface : il suffit de passer la main sur un objet pour l'attraper et le transmettre. Il est donc très important de bien se laver les mains, avant et après avoir changé son bébé. Il faut aussi éviter les bisous des frères et soeurs enrhumés, le partage des doudous, des tétines, la collectivité (en particulier avant 3 mois et même 6 mois pour certains), les transports en commun et les supermarchés, ainsi que le tabagisme passif qui agresse encore plus les bronches et les fragilise », explique la pédiatre. LES BEBES A RISQUE Plus le bébé est petit et fragile, plus il court un risque.
« Si vous souhaitez en savoir plus sur la bronchiolite, n’hésitez pas à vous rendre sur le nouveau sitewww.bronchio.org. Conçu par des professionnels de la santé, il vous permettra de dialogueret d’obtenir des réponses à vos questions.Vous trouverez également les coordonnées de professionnels de la santé et d’associations. » Les plus touchés sont ceux sujets à une maladie respiratoire ou cardiaque, âgés de moins 3 mois ou prématurés. Il est essentiel dans ces cas-là de respecter les mesures de prévention. En plus des mesures précédentes, pour certains enfants particulièrement à risque de faire une bronchiolite sévère, un traitement spécifique est proposé contre le virus le plus fréquent de la bronchiolite (le VRS), à commencer dès le début de l’épidémie, avant que l'enfant ne soit malade. A notre intervenante de préciser : « comme les bébés sont trop petits pour fabriquer eux-mêmes en quantité suffisante les anti-corps dont ils ont besoin pour lutter contre la maladie, ce traitement consiste à leur en apporter par des injections pratiquées pendant toute la période d'épidémie (d’octobre à mars). Nous insistons aussi particulièrement sur le mode de garde non collectif ». Les traitements "Il n'existe pas de traitement curatif, et les antibiotiques sont inefficaces, souligne la pédiatre. Les traitements sont donc un nettoyage du nez, de la kinésithérapie respiratoire pour évacuer ces sécrétions bronchiques, un fractionnement des biberons, en petites quantités fréquentes. Si la maladie est plus sévère : une hospitalisation pour leur apporter de l’oxygène et parfois une alimentation par sonde gastrique quand ils sont trop fatigués pour boire, exceptionnellement une ventilation mécanique. La kinésithérapie respiratoire est souvent éprouvante pour les parents mais très efficace et non dangereuse : il n’y a aucun risque de déformation de la cage thoracique. Les médicaments broncho-dilatateurs utilisés pour l’asthme, les corticoïdes par la bouche ou par voie inhalée n’ont jamais montré leur efficacité, et les antitussifs et les fluidifiants sont dangereux ». les parents ? Est-ce que c’est grave ? Cette infection est souvent bénigne. Dans la grande majorité des cas, les nourrissons peuvent rester à domicile ; seuls 1 % des enfants sont hospitalisés. L’enfant guérit dans la semaine qui suit le début de l’infection. "Quand tout se passe bien, la bronchiolite dure entre une semaine et dix jours. Le nourrisson peut encore tousser quelques jours. Cependant, certains enfants sont beaucoup plus à risque de faire une bronchiolite sévère : les nouveaux-nés de moins de 3 mois, même s’ils sont nés à terme avec un bon poids de naissance, les nourrissons nés prématurément, ceux qui ont une maladie respiratoire (mucoviscidose, malformation pulmonaire…) ou cardiaque, musculaire… Ceux-là doivent être encore plus protégés », insiste notre spécialiste. Peut-on vacciner son enfant ? Il n’existe pas encore de vaccin contre ce virus malgré les recherches intensives depuis plus de 20 ans. C’est pourquoi la prévention est fondamentale. Elle repose sur des gestes simples que toutes les mamans devraient connaître.