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Joies & Souffrances de l'amaigrissement

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La situation au sortir de l'amaigrissement
 
La recherche d’un nouvel équilibre alimentaire

Ayant tendance à prendre de l’embonpoint ou ayant peur de regrossir, le plus souvent, l’ex-obèse lutte contre son penchant naturel au prix de privations draconiennes : il renonce à de nombreux aliments et s’enferme dans un comportement alimentaire très rigide. Le moindre écart est considéré comme un échec irrémédiable. Or, manger fait partie des plaisirs de la vie. C’est pourquoi, pour rester mince durablement, certes, il faut manger modérément la plupart du temps, mais il ne faut pas non plus craindre de succomber aux tentations lorsqu’elles se présentent (repas de fête ou sortie au restaurant), quitte à "rectifier le tir" un peu plus tard. Des conseils diététiques et nutritionnels peuvent ici être efficaces pour parvenir à adopter un comportement alimentaire souple et satisfaisant. 

 
Le corps : rejeté ou aimé

Certains nouveaux minces sont habités par la désillusion : les choses ne sont pas vraiment telles qu’ils pensaient qu’elles seraient. L’idéalisation devient moins aisée que lors de l’amaigrissement. Non, son corps ne rajeunira pas. Non, il ne se musclera pas tout seul. Bien souvent, la silhouette n’est guère satisfaisante : les muscles manquent, certaines rondeurs résiduelles contrastent avec d’autres parties du corps devenues proportionnellement trop décharnées, la peau est constellée de vergetures et, parfois par endroits, le corps semble flotter dans une enveloppe de peau devenue trop grande pour lui. L’amaigrissement n’apporte pas jeunesse et beauté, et le corps conserve ses petites imperfections qui sont le lot de chacun, minces ou gros, tels des hanches un peu larges, un peu de cellulite sur les cuisses, des mollets trop ronds, des seins trop ou pas assez gros... Qui plus est, la fonte des graisses aggrave souvent les outrages du temps, rendant les rides plus apparentes. Tout concourt donc à déstabiliser l’ex-obèse qui doit faire le deuil de ses rêves de perfection.
Au contraire, pour d’autres, le corps, enfin mince, est devenu un objet de fierté, désormais aisément exhibé, paré de vêtements voyants. Le corps est considéré comme une machine à entretenir avec le plus grand soin ; il faut le muscler, le tonifier, le maintenir en état de marche : le jogging, la musculation ou la danse sont les sports les plus pratiqués.
Le corps est le centre de leur existence, l’objet exclusif de leur attention. Mais, cette silhouette parfaite se paie d’un effort volontaire permanent, d’une attention de tous les instants.

 
La reconstruction d’une identité sociale

Lorsqu’elle maigrit, une personne obèse est félicitée pour ses efforts, admirée pour sa volonté... Une fois qu’elle s’installe dans la minceur, elle devient une personne ordinaire. C’est la fin d’un rêve : mincir n’est pas se transformer en un individu d’exception mais, au contraire, c’est rentrer dans le rang. De cette banalisation, s’ensuit une recomposition de l’identité sociale du nouveau mince, de sa personnalité, de ses comportements vis-à-vis de ses proches, de ses amis et collègues ou vis-à-vis des inconnus : par exemple, comment se comporter, quelle attitude adopter désormais, lors des sorties entre amis ? S’il cesse d’être le bon vivant, ne sera-t-il rejeté ? Le personnage de gros qu’il s’était bâti devient caduc. S’il cesse d’être un gros, alors qui est-il ?
Des remaniements psychiques importants et complexes doivent nécessairement se produire pour pouvoir répondre à cette question.