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L'art d'aimer: qu'en attendent les hommes ?

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Comment faire (vraiment) plaisir à un homme ? En flattant son amour propre, à tout âge, et pour les plus de 50 ans, en attisant la sensibilité des zones érogènes.

L'expression "faire l'amour" est plus redoutable qu'on le croit habituellement : les deux mots qui s'associent ici pour évoquer une des activités les plus belles de l'existence, n'ont à vrai dire rien de commun. On croit à l'amour, ou on n'y croit plus, en fonction des épisodes plus ou moins heureux de sa vie, mais de toute façon il n'est pas question de contester son caractère "naturel", presque indépendant de soi, accidentel - que l'on retrouve dans "tomber amoureux" - involontairement. Comme il n'est pas possible de vouloir être amoureux de quelqu'un, comme nul ne peut être forcé à aimer, que les sentiments s'installent comme bon leur semblent, cet automatisme a pour conséquence d'inspirer une incroyable paresse : puisque "l'amour est aveugle" et sourd à toute logique, laissons-le faire son petit bout de chemin, sans peur et sans reproches. Chacun se présente un peu dans ce domaine comme une victime consentante d'un destin aux lois assez mystérieuses.

Malheureusement, dès lors que l'attachement, le désir ou l'excitation, nécessitent d'être exprimés, avoués, partagés, cette communication emploie un langage qui n'est plus du tout inné, mais au contraire, formidablement dépendant des modes de pensée et des “bizarreries” que chaque culture invente pour que les hommes et les femmes satisfassent leur besoin d'émotions et de plaisir… C’est à ce stade qu'entre en jeu le mot "faire", faire l'amour, laissant immédiatement entrevoir les risques que tout passage à l’acte fait courir aux débutants, aux timides, aux ignorants et, pourquoi ne pas le dire, aux imbéciles.« Raviver le feu du désir masculin, c'est perfectionner le geste, les postures, les caresses... » Les corps pourvoient sans peine à l’essentiel, c’est à dire à la procréation (sinon l’humanité aurait disparu depuis longtemps) mais pour ce qui est du superflu, de la volupté, du raffinement, de l’extase même, le succès dépend d’une pratique, d’une érudition… et de talents, inégalement présents chez tous les candidats à cet apprentissage assez spécial.

La sexualité masculine est l’exemple idéal de cette sélection, de cette hiérarchie inédite entre les bons amants et les novices. Donc très tôt, et très jeunes, les femmes se rendent compte que les hommes éprouvent du plaisir, quoi qu’elles fassent, qu’il obéit sans effort à un "programme" sans hésitation et machinal, instinctif. Mais si l’orgasme masculin est irréfléchi, il est aussi très souvent plutôt subi que vraiment épanouissant à cause de sa brièveté. Cette "éjaculation prématurée" - qu’il faut comprendre désormais comme une loi inflexible de la nature et non comme une faute ou un défaut - va devenir l’ennemi n°1 de l’amour ! Faire honneur à la beauté des sentiments qu’on éprouve, dominer la pulsion de ses envies, acquérir un minimum de maîtrise de ses réflexes, voilà les enjeux du bonheur virile : faire l’amour à un homme qu’on aime c’est rendre son excitation plus intelligente, donc beaucoup moins “génitale” qu’on a l’habitude de le penser.